Décidément, la baisse de vigilance de la part des gardes-côtes relevant du groupe territorial d'Oran n'est pas de mise ces dernières semaines puisque de nouveau, les tentatives d'émigration clandestine reprennent à partir des plages oranaises, alors même que la saison hivernale a commencé. En effet, c'est encore un groupe de 12 harragas, tous originaires de Relizane et dont l'âge varie entre 25 et 30 ans, qui s'est fait intercepter en mer dans la nuit de samedi à dimanche. L'arraisonnement par des patrouilleurs des gardes-côtes s'est produit vers 23 heures, alors que l'embarcation pneumatique se trouvait près des Îles Habibas. Ce groupe de candidats à l'émigration qui espérait rallier les côtes espagnoles avait choisi de prendre la mer à 20h, le samedi à partir des plages d'Arzew. Ramenés au port à 2 heures du matin, ils doivent être présentés devant le procureur de la République. La semaine écoulée, ce sont 19 Marocains qui ont été récupérés en mer par un méthanier algérien, puis par les gardes-côtes, alors que leur embarcation dérivait en mer depuis plus de 4 jours ; une situation qui avait été fatale à 3 Marocains dont les corps ont été récupérés. À l'évidence, la prise en charge des harragas par le biais de mesures d'aide à la création de microentreprises, comme annoncé par les pouvoirs publics, y compris pour la prise en charge psychologique, ne suffit pas. Si les raisons économiques sont avancées pour expliquer ce phénomène, les jeunes posent en fait un problème plus général, comme ils nous le disent souvent, c'est-à-dire le blocage d'une société qui refuse aux jeunes la possibilité de se faire une place dans la société algérienne. Ils évoqueront certes le chômage, mais aussi l'absence de liberté, l'injustice sociale, etc. F. Boumediène