Après les rassemblements en automne dernier au cours desquels une centaine de jeunes chômeurs de Sidi Ammar et El-Hadjar avaient bloqué les portes d'Arcelor-Mittal, revendiquant du travail à la suite des promesses qui leur avaient été faites par les représentants du syndicat, ces derniers sont revenus hier sur le site pour bloquer l'accès principal du complexe. Ces jeunes en colère demandent cette fois-ci aux deux représentants du syndicat qui leur avaient fixé début décembre comme date limite pour donner satisfaction à leurs revendications et entamer leur recrutement, au fur et à mesure des départs en retraite des travailleurs du complexe concernés par le débrayage qui, rappelons-le, était l'objet d'un grave conflit à la fin de juillet entre le syndicat et la direction générale d'Arcelor-Mittal. Aussi, ne voyant rien venir, les intéressés, pour la plupart des universitaires et des bacheliers, ont décidé de revenir à la charge pour faire entendre leur voix, décidés à occuper le site jusqu'à l'aboutissement de leurs revendications. Inquiets devant la répétition des mouvements de revendications de toutes sortes, qui se produisent depuis des mois devant les portes du complexe sidérurgique et qui en bloquent l'activité, les responsables d'Arcelor-Mittal ont lancé, hier après-midi, un véritable appel de détresse aux autorités locales. Ils demandent ainsi à ces derniers d'user des pouvoirs que leur confèrent leurs fonctions respectives pour protéger leur outil de travail contre ce qui s'apparente, selon eux, à une campagne de déstabilisation. Dans la lettre qui a été adressée expressément au wali de Annaba, la direction générale d'Arcelor-Mittal rappelle qu'“une obstruction semblable s'est produite en septembre dernier et a paralysé l'usine pendant trois jours”. “Ces manifestations incontrôlées ouvriraient, selon l'auteur de la correspondance adressée au wali, la voie à un processus dangereux, sachant que les empêchements qu'elles induisent paralysent tout mouvement de et vers l'usine et causent des désagréments insupportables à la société”. Ce qui ne manquera pas, est-il écrit encore, “de se répercuter négativement sur l'état d'esprit des collectifs, sur les rapports avec la clientèle dans le cadre des relations commerciales et au final sur le process de fabrication lui-même”. La direction du complexe s'inquiète également sur les conséquences désastreuses que de tels débordements pourraient avoir sur la réputation de l'entreprise, notamment pour ses relations extérieures. Un avis partagé par l'opinion publique autant à El-Hadjar qu'à Annaba où l'on en est à se demander ce que font les autorités pour asseoir un dialogue serein entre les manifestants et la direction du complexe sidérurgique. Hafiza M./A. ALLIA