La fin de la grève des travailleurs au complexe sidérurgique d'El Hadjar, n'est apparemment pas pour autant synonyme de retour à la normale. Au lendemain de l'annonce de la reprise du travail des employés du complexe, sous l'impulsion de la centrale syndicale, celle ci a été suivie par la démission du secrétaire général du syndicat et son porte parole au niveau de l'usine en la personne de Smain Kouadria de ses fonctions de représentant syndical. Ce dernier, bien qu'il ne soit pas allé contre la décision de l'UGTA, qui a instruit les employés de reprendre le travail Jeudi dernier, semble vouloir marquer sa désapprobation quant à la décision de la centrale syndicale, qu'il ne soutient d'ailleurs pas. Citant le syndicaliste dans son édition de Vendredi, El Watan ne fait que confirmer la déchirure qui prévaut actuellement entre Smain Kouadria et la centrale syndicale, malgré l'arrêt de la grève. «La balle est désormais dans le camp de la direction générale et la centrale syndicale. En cas d'autres conflits ou de différends, c'est à Sidi Saïd de venir gérer la situation du moment que, pour lui, en nous mettant en grève, nous avons enfreint la Loi» a rapporté le quotidien reprenant les propos du syndicaliste. Plus que ça, Smain Kouadria aurait dénoncé un revirement de situation. Surtout que les acquis des travailleurs en termes de revalorisations salariales, obtenus dans les cadres des conventions de branches, avaient déjà été discutés avec la centrale syndicale qui avait à cette époque encouragé les négociations entre le syndicat de l'usine et sa direction. Aujourd'hui, en appelant à la reprise du travail, Smain Kouadira considère l'intervention de la centrale syndicale précipitée, alors que selon lui «le syndicat était sur le point de parvenir à un compromis». Il ya eu donc un revirement de situation après le communiqué de l'UGTA. Tout n'est pas perdu, mais à quel prix ? Malgré les derniers rebondissements, qu'a connus le mouvement de contestation chez Arcelor Mittal, tout porte à croire que les travailleurs ne sortiront pas bredouille d'un débrayage qui n'aura duré que 3 jours. En effet, si la grève n'a pas eu les résultats escomptés, Vincent le Gouic PDG d'Arcelor Mittal aurait assuré l'entame de discussions sur les salaires après l'assemblée générale des actionnaires d'Arcelor Mittal Annaba qui se tiendra début juillet pour approuver les comptes de l'exercice 2009. Seul hic, ce dernier aurait selon la presse, conditionné ses engagements non seulement par un appel du syndicat à la reprise effective du travail, mais plus étonnant, que toutes les revendications en cours soient considérées comme closes ! Les travailleurs apprécieront.