La “traduction et l'adaptation des œuvres scientifiques et littéraires mondialement connues en langue amazigh” constitue l'axe principal d'une rencontre organisée, hier, à l'initiative de l'Association des enseignants de tamazight de Tizi Ouzou en coordination avec le Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA). Cette rencontre de deux jours, à laquelle prennent part un représentant du HCA et des enseignants universitaires, vise le “développement qualitatif et quantitatif des œuvres universelles traduites en langue amazigh, afin de combler le déficit considérable signalé actuellement en matière d'ouvrages pédagogiques par les enseignants et apprenants de cette langue”, indiquent les organisateurs. Pour un membre de l'association organisatrice, cette manifestation est également initiée dans l'optique de l'institutionnalisation du prix littéraire du défunt dramaturge Mohia Abdallah pour l'adaptation et la traduction. Le défunt Mohia est connu pour être l'un des précurseurs de l'adaptation des pièces théâtrales les plus connues à l'échelle mondiale en langue amazigh, telles que le Bourgeois gentilhomme de Molière et En attendant Godot de Samuel Beckett. Une série de huit communications est prévue au programme de cette rencontre, dont la plus importante abordera “les conditions et les aptitudes nécessaires exigées chez un traducteur afin d'arriver à une belle et fidèle adaptation”, outre les erreurs et fautes classiques relevées sur certaines traductions célèbres, à l'instar de celles faites sur le roman le Fils du pauvre de Mouloud Feraoun. L'absence de dictionnaires de langue amazigh, la faiblesse d'aménagements linguistiques relatifs à cette langue, conjuguées à l'absence de l'encadrement des essais de traductions réalisés jusque-là, ont été citées comme les contraintes principales à la pratique de la traduction vers cette langue, estiment des participants à cette rencontre. L'Association des enseignants de tamazight de Tizi Ouzou a organisé, récemment, un concours de dictée en tamazight et une rencontre, l'année dernière, sur les caractères “appropriés” pour la transcription de cette langue, rappelle-t-on.