De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati La ville de Tizi Ouzou étouffe sous le poids du nombre impressionnant des voitures qui y circulent quotidiennement. Des milliers de véhicules, tous types confondus, empruntent les différentes rues et artères de la ville des Genêts, causant des embouteillages que même les agents de l'ordre public n'arrivent pas à réguler de façon efficace. Les 140 000 habitants de la commune ne savent plus où donner de la tête puisque cette situation, conjuguée à l'exiguïté des trottoirs et aux travaux qui s'y déroulent, se répercute indubitablement sur tous les citoyens et pas seulement les automobilistes. Sans oublier les usagers des transports publics qui mettent un temps fou pour un tronçon de moins de deux kilomètres notamment entre le centre-ville et les différents quartiers de la nouvelle ville. Plusieurs explications peuvent être avancées pour comprendre cette exacerbation dans la circulation automobile à l'intérieur de la ville de Tizi Ouzou et elles proviennent de constats que peut faire n'importe qui de visu. Beaucoup de citoyens pensent tout de suite aux différentes formules de crédit bancaire proposées par les banques notamment étrangères pour faciliter l'accès au véhicule à une certaine frange de la société. Des formules qui ont multiplié le parc roulant de la wilaya de Tizi Ouzou au point qu'on commençait à douter de l'existence même d'une crise économique dans notre pays. Surtout que le plan de circulation en vigueur dans la ville des Genêts est le même depuis les années soixante ou soixante-dix, le temps où Tizi Ouzou était une belle petite ville peuplée d'à peine quelques milliers d'habitants. L'extension anarchique de la ville a énormément gêné les autorités dans la réforme que doit subir le plan de circulation de la ville et chaque jour qui passe rend encore plus compliquée cette opération pour laquelle de nombreuses démarches doivent être menées, dont la réalisation de nouvelle gares routières et des parkings à étages qui ne manqueront pas d'éviter à des centaines, voire des milliers de véhicules (dont ceux de transport public de voyageurs) d'accéder au périmètre urbain. C'est un peu ce qui est prévu à Tizi Ouzou où les autorités ont déjà anticipé par la création d'une entreprise de transport urbain dotée d'une trentaine de bus appelés à faire la navette à partir des nouvelles gares routières à réaliser vers le centre-ville où la mythique grand-rue n'a de grand que le nom, particulièrement depuis la réalisation des trémies qui finalement n'ont produit que des désagréments aux les automobilistes, les piétons et même les commerçants. Où également les centaines de trabendistes squattent impunément les trottoirs de la ville pour y vendre tout et n'importe quoi, gênant considérablement la circulation au point que les piétons sont «jetés» vers la chaussée avec tous les dangers que cela peut comporter et toutes les difficultés que cela cause aux automobilistes. Il y a également la dégradation de la situation sécuritaire que la région a connue ces dernières années, particulièrement après l'attentat qui a ciblé en août le siège des renseignements généraux de la police situé en plein cœur de la ville de Tizi Ouzou. Mises en alerte maximum, les autorités ont pris des mesures de sécurité qui vont pénaliser les usagers de la route en érigeant des barricades imposantes en béton ou en métal pour sécuriser les sièges de la Sûreté nationale et des édifices publics, étant les principales cibles des groupes terroristes armés activant dans la région. Pour cela, certaines artères ont été tout simplement fermées à la circulation, contribuant encore plus à l'exacerbation des embouteillages sur les chaussées de la ville de Tizi Ouzou. Et toujours dans le même cadre de sécurité, ce sont les barrages fixes qui ont connu une multiplication dans différents endroits de la ville. Des points de contrôle qui n'ont pas manqué d'alimenter les encombrements déjà énormes dans plusieurs coins de la ville. Certains d'entre eux sont distants l'un de l'autre de quelques dizaines de mètres seulement et beaucoup à Tizi Ouzou s'interrogent sur l'efficacité de tels dispositifs. Pour finir, il importe de signaler une autre explication même si elle n'est que conjoncturelle, mais qui fait quand même que les rues de Tizi Ouzou étouffent dans les embouteillages. C'est le lancement des travaux de réfection de tous les trottoirs de la ville qui a été effectué il y a quelques mois. Un énorme chantier qui a conduit parfois et dans certains endroits à la fermeture de quelques rues à la circulation, exacerbant encore les embouteillages interminables qui font suffoquer la ville des Genêts.