Moins d'un mois après son inauguration par le chef de l'Etat, le dispositif a été incapable de contenir les inondations du mois d'octobre dernier. Du coup, c'est toute la politique hydrographique de la ville qui est remise en cause. Pendant les précipitations abondantes, les riverains des oueds et les habitants de certains quartiers de la ville de Batna, à l'image de la cité de la Verdure, vivent au rythme de l'inquiétude, de la crainte des inondations et des conséquences catastrophiques qui peuvent en découler. Les inondations du mois d'octobre 2007, qui ont submergé une bonne partie de la ville de Batna, sont encore vivaces dans les esprits des citoyens. “La ville de Batna, située sur une plaine propice aux inondations, dispose-t-elle d'un dispositif suffisant pour faire face aux inondations ?” est la question que se posent les Batnéens en ces moments de grande pluviométrie. Aujourd'hui, Batna dispose de deux dispositifs qui sont censés résumer la politique hydrographique de la ville implantée dans une cuvette. Le premier, opérationnel, a été inauguré par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, lors de sa visite du 6 septembre dernier dans la région des Aurès. Il s'agit du tunnel et d'un site de protection de la ville de Batna contre les crues. Cette réalisation est la variante élaborée par le bureau d'études suédois, Scandia-Consult. Cette construction, d'un coût financier de plus de 2 212 272 000 DA, réalisée par l'entreprise publique Cosider, consiste à détourner une grande partie des crues des oueds Azzab et Tazoult hors de la ville à travers une galerie d'une longueur de 2 621 mètres. Cet ouvrage est, ainsi, censé protéger la ville des inondations. Le deuxième projet consiste à approfondir, à élargir et à couvrir les oueds de la ville de Batna afin de contenir leurs crues. Les travaux de réalisation sont programmés et vont être lancés incessamment. Ainsi, une partie des citoyens affirme que la ville de Batna maîtrise son hydrographie et se protège contre l'inondation. Une autre, à l'inverse des premiers, pense le contraire. Elle base ses inquiétudes sur un contre-exemple, soit les dernières inondations du 6 octobre 2007 qui ont causé de grands dommages matériels se chiffrant à des milliards de centimes. “Les inondations de cette nuit-là ont été occasionnées, essentiellement, par des centaines de mottes de foin emportées par les eaux des crues qui ont obstrué l'entrée du tunnel à cause de la grille installée pour servir de valve de fermeture. Ces eaux, ajoutées aux celles des ruissellements, ont provoqué une surélévation des lits des oueds pour, finalement, déborder et provoquer le sinistre”, explique un élu sortant de l'APC de Batna. La construction en zones inondables est matière à débat. Cette non-gestion de la chose urbanistique est critiquée à chaque grande inondation. Ainsi, à Batna, des voix s'élèvent pour exiger plus de rigueur dans l'interdiction des constructions dans les zone menacées par les crues. Le ton est plus modéré chez un technicien en urbanisme. “Pour les besoins économiques, on peut construire à condition qu'on respecte l'équilibre entre la sécurité et le besoin de terrains urbanisables”, explique-t-il. Il ajoute que “dans les zones inondables, il est permis de construire mais à certaines conditions”. En effet, la commune doit réaliser des aménagements de protection sous forme de digues. Les constructeurs, eux, doivent respecter certaines normes de construction en matière de servitude. Ainsi, des plans de protection contre les inondations s'imposent à la commune, qui est responsable de l'urbanisme et de l'occupation des sols en établissant des Pdau et des POS adaptés. B. Boumaïla