Les dernières intempéries ont laissé de graves séquelles dans la ville, non sans susciter les commentaires les plus acerbes à l'égard de la gestion de cette crise qui a frôlé la catastrophe. De prime abord, cette ville qui aspire, comble de l'ironie, au statut de wilaya, a, par miracle et par la bénédiction de son relief incliné, échappé à un véritable drame lorsque les torrents d'eau déversés par les fortes averses des derniers jours n'ont trouvé que les routes et les trottoirs pour être évacués. Aucun des avaloirs ou des réseaux d'évacuation des eaux de pluies censées contenir la furie de ces torrents n'a fonctionné ; ils étaient tous bouchés. Ces inondations, faut-il le rappeler, n'ont épargné aucun site, provoquant d'importants dégâts dans des établissements scolaires, des habitations de nombreux citoyens, la station Naftal, ainsi qu'une mosquée, située à la cité Menkouche. La direction de la réglementation et le bureau même du secrétaire général de l'APC n'ont pas échappé à ces inondations qui ont causé d'importants dommages à certains citoyens. Témoignant au sujet du sinistre qu'il a subi, un homme, la quarantaine, rencontré au siège de l'APC, a indiqué qu'il a tout perdu à la maison : « Un regard d'un réseau d'assainissement obstrué a littéralement explosé pour venir inonder mon foyer ». Et d'ajouter qu'il est venu voir le maire pour demander quelques couvertures pour ses enfants. Ceci dit, si les pluies ont été particulièrement abondantes durant deux jours, il n'en demeure pas moins qu'un minimum d'actions aurait pu être entrepris avant la survenue de ces intempéries pour éviter que la situation ne se détériore davantage. Le réseau routier qui était très dégradé avant la survenue de ces perturbations climatiques exceptionnelles a subi le gros des dégâts. Les trottoirs n'ont pas été en reste, ils ont subi le même sort après avoir été aménagés il n' y a pas si longtemps. L'argent du contribuable est à la merci du bricolage constaté dans la réalisation de certains projets. Et dire que l'Etat n'a pas lésiné sur les moyens vu les grands budgets qu'il dégage à chaque occasion pour les besoins du développement local ! Au lieu que cet argent soit investi dans des projets étudiés et fiables pour la ville d'El Milia, celle-ci n'a eu pour récompense qu'un réseau routier complètement dévasté et un cadre de vie détérioré. Outré par ces circonstances qui ont conduit à cette triste situation, un citoyen a lâché le mot : cette ville est un « champ de ruine ». Les responsables ont brillé par leur absence Certains ont critiqué l'attitude des responsables locaux « qui ont brillé par leur absence au moment où les citoyens luttaient par leurs propres petits moyens contre les inondations ». A la rue de l'ALN où des projets ambitieux ont été conçus avant d'être détournés de leur vocation initiale, la gravité de la situation est encore plus spectaculaire. Un grand canal couvert d'une manière hasardeuse il y a une décennie, avant de s'effondrer au début de cet été, a donné toutes la mesure du problème qu'il pose aux responsables locaux. Certains disent qu'une étude a été réalisée pour qu'il soit réaménagé, alors que d'autres répliquent, après les inondations de ces derniers jours, qu'il est désormais impossible de le remettre en l'état. Il reste, cependant, à souligner que ce canal qui n'est autre que la partie visible et menaçante d'un danger couvant sous les constructions qui ont poussé sur ce grand collecteur d'eaux usées qu'on a couvert et qui traverse plusieurs quartiers, a montré tous les risques qu'il représente pour les riverains. A la faveur des dernières intempéries, ce canal grand ouvert tel un immense cratère là où la route s'est écroulée depuis trois mois, s'est élargi en s'approfondissant davantage non sans menacer d'effondrement les habitations et les locaux situés tout autour. L'on notera, par ailleurs, que les routes traversant six mechtas, dans la commune de Ouled Yahia, ont été coupées à la circulation à la faveur des dernières intempéries, a-t-on appris auprès de sources communales. Des engins ont été mobilisés durant deux jours pour dégager ces routes et permettre à la population de se déplacer. L'intervention des responsables locaux a, dans le même sillage, permis le rétablissement de la circulation sur les routes endommagées, selon les mêmes sources, lesquelles ont précisé que « tout est rentré dans l'ordre dès l'accalmie de ces intempéries ».