Les chirurgiens ont fini par ne plus assurer jusqu'au service minimum des gardes. Une conséquence très lourde pour le simple citoyen, lequel se voit systématiquement refoulé vers les établissements spécialisés du privé, ceci sans parler des risques encourus en cas d'urgence. Bien qu'effective depuis le 18 octobre 2007, la grève des sept chirurgiens du CHU de Annaba ne semblait pas inquiéter outre mesure les responsables du secteur de la santé, que ce soit au niveau local ou de la tutelle. Le dialogue de sourds qui s'est installé depuis maintenant près de trois mois entre, notamment, la direction du CHU et les chirurgiens contestataires a aujourd'hui dégénéré. Ces derniers ont fini, en effet, par ne plus assurer jusqu'au service minimum des gardes. Une conséquence très lourde pour le simple citoyen, lequel se voit systématiquement refoulé vers les établissements spécialisés du privé, ceci sans parler des risques encourus en cas d'urgence. Cette grève “illimitée” des praticiens a fait l'objet d'une requête de la part d'un député de l'ex-mouvement El-Islah au ministre de tutelle. M. Salah Bouchareb, qui se dit “préoccupé” par le malaise induit par le mouvement de grève des chirurgiens, sans toutefois se prononcer sur sa légitimité, exige l'ouverture immédiate d'une enquête ministérielle au niveau du CHU. Toujours dans cette même requête, le député Bouchareb attire l'attention du ministre de la Santé publique sur l'état d'abandon dans lequel se trouve, selon lui, le service des urgences de cet établissement. Pour rappel, ce débrayage avait été annoncé par un préavis de grève que les 7 chirurgiens contestataires avaient déposé auprès de la direction générale du CHU Ibn-Rochd, en date du 9 octobre dernier. L'objectif du mouvement était de “briser le mur du silence qui entoure, selon les chirurgiens concernés, la gestion du service chirurgie du CHU et d'amener les responsables à mettre un terme aux agissements du médecin-chef qui le dirigeait en véritable despote depuis 2003”. Deux d'entre les sept chirurgiens grévistes qui sont, entre temps, passés au rang de maîtres-assistants auprès de la faculté de médecine de Annaba, affirment qu'ils se sont vu refuser une cessation de paiement par le CHU, et ce, malgré le fait qu'ils ont démissionné de leur poste. La direction du centre hospitalier aurait obstinément refusé de leur délivrer ce document sans aucune explication, est-il ajouté par les concernés. Pour sa part, le directeur du CHU de Annaba contacté, hier, nous a affirmé que la requête introduite par le député de l'ex-mouvement El-Islah n'a pas lieu d'être car, selon lui, les chirurgiens grévistes auraient suspendu leur mouvement. A. Allia