La démarche concerne les grands hôtels, restaurants de renommée et agences de voyages. Un premier contrat de performance a été signé avec le Sheraton. Très attendu sur ce registre, Chérif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, vient de donner le “la” de sa vision politique aux fins de booster l'activité touristique. Au-delà des Assises nationales qui se tiendront dans un mois, il est question, désormais, de l'instauration d'un Plan de qualité touristique dont les critères seront définis par un bureau d'études, spécialisé assurant ainsi toute la neutralité nécessaire. C'est du moins ce qui a été présenté hier au siège du ministère, lors de la rencontre consacrée à la signature du premier contrat de performance avec l'hôtel Sheraton. L'adhésion à cette démarche n'est pas coercitive et repose sur la conviction profonde de tous les opérateurs de se hisser au véritable professionnalisme, dont la seule préoccupation est d'assurer la satisfaction de la clientèle. “Il ne s'agit pas d'exclusion, mais pour beaucoup plus d'efficacité, nous allons entamer l'opération avec les grands hôtels, restaurants et agences de voyages et s'étendre ensuite à d'autres entités ou des structures de moindre envergure, car inéluctablement, il y aura un effet d'entraînement”, a assuré Chérif Rahmani, insistant longuement sur la nécessité d'améliorer la qualité qui, selon lui, est l'un des ingrédients essentiels pour réussir une destination. La qualité, mais pas seulement. L'image n'est pas de moindre importance ; l'occasion aussi pour le ministre de revenir sur les grands axes de la nouvelle politique touristique qui repose, entre autres, sur le développement des pôles touristiques. Il est question à ce propos des territoires (atouts et capacités), qu'il s'agisse de l'Ahhagar, du Touat ou d'El-Kala, Skikda, Annaba ou encore, Chenoua, etc. La liste n'est que très longue tant l'Algérie regorge de lieux magnifiques qu'il suffit de valoriser. En ce sens, un quinzaine de villages sont déjà identifiés pour être relancés en 2008, et pour lesquels un business plan est déjà établi. Le ministre abordera également l'aspect financier qu'il faudra reconsidérer pour encourager l'investissement dans le secteur et rendre ainsi le tourisme accessible à travers un assemblage d'actions convergentes de différents départements, à l'image des travaux publics, des transports ou encore des travaux d'assainissement pour régler l'épineux problème d'accessibilité à l'eau. “L'Algérie a connu ses moments de gloire dans le secteur du tourisme qui s'est dégradé au fil du temps pour des raisons politiques et autres. Aujourd'hui, il faut absolument penser, et vite, à une autre richesse à développer hors hydrocarbures”, dira Chérif Rahmani qui n'a pas nié toutes les insuffisances dénoncées et corroborées avec des enquêtes de proximité. “Nous ne pouvons même pas se comparer à nos proches voisins, confirmant ainsi une des situations les plus critiques, alors que nous disposons de tous les atouts pour figurer parmi le peloton des destinations des plus prisées dans le monde.” C'est loin d'être une fatalité comme le présage le Schéma directeur pour l'aménagement touristique (Sdat), qui fait partie du Schéma national de l'aménagement du territoire et constitue le cadre de référence de la stratégie de développement du tourisme en Algérie, à l'horizon 2025, avec des étapes intermédiaires en 2010 et 2015. Nabila Saïdoun