Dans son édition du jeudi 17 janvier, le quotidien arabophone Ennahar affirme qu'Interpol a demandé officiellement aux autorités algériennes de lui remettre le chanteur Mohamed Khelifati, alias Cheb Mami. L'organisation internationale de police souhaite le livrer à la France, où il est sous le coup d'un mandat d'arrêt international émis par la justice française le 18 mai 2007. Selon Ennahar, qui affirme détenir des documents, la demande d'Interpol a été remise à la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) qui en a informé officiellement le ministère de la Justice. Ce dernier a, à son tour, saisi le procureur de Saïda où est situé le domicile familial de Cheb Mami. À Oran, l'information aura laissé plus d'un de marbre tant l'affaire surmédiatisée de Mami avec son ancienne compagne, Isabelle S., photographe dans une grande agence de presse, avait fini par lasser. Au lendemain de son rocambolesque rapatriement via l'Espagne, Mami avait dénoncé une justice française à deux vitesses. Pourtant, le raïman algérien avait déclaré, dans une déclaration au quotidien français Libération, qu'il serait prochainement de retour en France pour y être jugé, tout en expliquant qu'il ne voulait pas fuir ses responsabilités dans cette histoire d'avortement forcé. Il justifiera son retour en Algérie par l'état de santé de sa mère très affectée par les ennuis judiciaires auxquels il est confronté. À son retour en Algérie après un séjour au quartier VIP de la Santé à Paris, et l'émission d'un mandat d'arrêt international contre sa personne signé par un juge du tribunal de Bobigny, en Seine-Saint-Denis, l'opinion publique était largement divisée entre ceux qui voyaient en Mami une victime des Français et ceux qui estimaient que le chanteur ne pouvait se placer au-dessus de la justice en lui conseillant fortement de se livrer. Quoi qu'il en soit, alors que l'affaire commençait à se tasser, les évènements semblent se précipiter avec cette demande officielle d'Interpol. Mami, qui avait disparu de la scène nationale depuis sa fameuse interview au Quotidien d'Oran, qui lui a valu d'être descendu en flammes par les médias français, l'accusant notamment d'antisémitisme, est aperçu sporadiquement à Alger, Saïda, sa ville natale et Oran, sa ville d'adoption. L'enfant terrible du raï aurait été vu, ces derniers jours, du côté d'un de ses nombreux pied-à-terre à Oran, plus précisément dans les parages du café “L'Unique” à proximité de son appartement sur le Front de mer. Interrogés, certains de ses inconditionnels sont d'avis que l'Algérie ignore le mandat d'arrêt en rappelant le cas de Londres qui refuse toujours d'extrader Khalifa, malgré sa condamnation par la justice algérienne. D'autres soutiennent encore les liens “spéciaux” qui lient Mami au président de la République qui pourraient jouer en sa faveur. Pour rappel, un mandat d'arrêt international a été délivré contre le “prince” du raï, mis en examen en octobre pour violences sur son ex-compagne, et qui ne s'était pas présenté, le 14 mai, à la convocation du juge d'instruction de Bobigny. Il avait été écroué le 28 octobre 2006 à la prison de la Santé à Paris, après avoir été mis en examen pour “violence volontaire, séquestration et menace” sur son ancienne compagne, Isabelle S. Il avait été relâché après le versement d'une caution estimée à deux cent mille euros. S. O.