Rebondissement dans l'affaire, de Mohamed Khlifati, alias cheb Mami. La star algérienne de la chanson serait-elle encore dans de mauvais draps ?Mami qui était, depuis le 18 mai 2007, sous le coup d'un mandat d'arrêt international émis par la justice française, et poursuivi dans le cadre du procès intenté contre lui par son ancienne compagne, Isabelle S., photographe dans une grande agence de presse, serait selon le quotidien arabophone An-Nahar, recherché par Interpol. L'organisation internationale de police, aurait, selon l'édition de jeudi de ce quotidien, formulé sa demande à l'adresse de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) qui en a informé à son tour le ministère de la Justice. Interpol demande à ce que la star du raï soit livrée à la France, après avoir fait faux bond le 14 mai dernier à la convocation du juge d'instruction de Bobigny. Les faits remontent au 28 octobre 2006, où Mami avait été écroué à la prison VIP de la Santé à Paris, suite à une plainte déposée par son ex- compagne, pour “ violence volontaire, séquestration et menace”. Pourtant, Mami avait été bel et bien relâché après le versement d'une caution estimée à deux cent mille euros. Depuis son incarcération, Mami n'a fait aucune apparition publique sauf quelques déclarations dans la presse, notamment au Quotidien d'Oran, où le chanteur s'en est pris aux médias français qui l'accusent d'antisémitisme. Dans sa déclaration au quotidien français Libération, Mami avait bel et bien soutenu qu'il serait “ prochainement de retour en France pour y être jugé, tout en expliquant qu'il ne voulait pas fuir ses responsabilités ” dans ce récit surmédiatisé. Il justifiera son retour en Algérie par l'état de santé de sa mère très affectée par les ennuis judiciaires auxquels il est confronté. Selon le quotidien El Watan, la demande d'Interpol serait une pure supputation. Se basant sur les déclarations de l'avocat du prince du raï, maître Khaled Lasbeur, ce quotidien estime que l'information serait une rumeur. “Il est impensable qu'Interpol lance une telle recherche du fait de l'existence d'un protocole d'accord judiciaire liant l'Algérie et la France depuis 1964 et stipulant qu'aucun des deux pays n'est tenu d'extrader ses ressortissants ” a affirmé l'avocat en ajoutant que “la demande d'Interpol ne peut être envisageable en vertu de l'article 12 de cet accord qui précise que les contractants n'extradent pas leurs propres nationaux.” Tout en n'écartant pas la possibilité de poursuite de son client sur le sol algérien, maître Lasbeur indique que “ les autorités diplomatiques françaises connaissent très bien l'accord existant pour s'aventurer à faire une telle demande vouée à l'échec. ” Le quotidien El Watan qui soutient, par ailleurs, que le service presse d'Interpol avec lequel il a pris attache, serait formel : “ Lorsqu'un service de police de l'un des 186 pays membres d'Interpol communique au secrétariat général, à Lyon, des informations sur une enquête ou des malfaiteurs en fuite, ces informations demeurent la propriété de ce pays membre… ”. Le même service indique, en outre, que pour le cas de cheb Mami, c'est aux autorités du pays dirigeant l'enquête, en l'occurrence la France, de communiquer toute information le concernant. A la lumière de toutes ces informations contradictoires, il est clair que le volet juridique pèse plus que toute autre information justifiée soit-elle sur la balance du Mami people.