Dans une mise au point adressée au journal marocain l'Opinion, la sous-directrice générale pour la culture de l'Unesco, Françoise Rivière, précise que l'action de cette organisation onusienne s'est limitée à la mise à la disposition de la MINURSO d'une “liste d'experts qualifiés pour évaluer les dommages et recommander des mesures de préservation et de conservation des vestiges au Sahara occidental”. Tout le bruit fait au Maroc, suite aux excuses présentées par l'ONU au Front Polisario, pour des actes de vandalisme commis sur ce territoire dans un site d'art pariétal préhistorique par des militaires de la MINURSO, n'est en fin de compte qu'une simple agitation pour tenter de démontrer le semblant de souveraineté marocaine sur ce territoire. Rappelant que les déclarations dans ce cadre de Mme Michèle Montas, porte-parole du secrétaire des Nations unies, et de la porte-parole du directeur général de l'Unesco, Mme Muriel de Pierrebourg, annonçant le lancement d'une enquête officielle par la MINURSO à la suite des dommages infligés à des sites archéologiques du Sahara occidental ayant une grande valeur patrimoniale, la responsable de l'organisation onusienne chargée de la culture, de la science et de l'éducation a expliqué que “dans ce contexte, dans le cadre de la coopération interagences des Nations unies, l'Unesco a fourni, à la demande de la MINURSO, une liste d'experts qualifiés pour évaluer les dommages et recommander des mesures de préservation et de conservation de ces biens”. Mme Françoise Rivière a pris le soin de démentir l'information publiée par le quotidien marocain dans son édition du 5 février dernier, selon laquelle “l'Unesco compte se déplacer au Sahara marocain pour évaluer les dégâts commis sur ces sites, sans prendre la peine de consulter le Maroc”. Poursuivant dans le même sens, elle a affirmé : “La contribution de l'Unesco se résume pour l'instant à la constitution d'une liste d'experts qui pourraient être consultés par la MINURSO. Il a par ailleurs été envisagé que l'Unesco, compte tenu de son expertise dans le domaine de la préservation du patrimoine culturel, mène des actions de sensibilisation et de formation à la préservation du patrimoine culturel aux troupes de maintien de la paix dépêchées par les Nations unies dans les régions en situation de crise.” Pour rappel, suite aux actes de vandalisme de certains soldats de la mission de l'ONU au Sahara occidental dans un site préhistorique où se trouvent des représentations d'animaux et d'humains gravées dans la roche, en y apposant des graffitis, le représentant spécial de l'ONU au Sahara occidental, le Britannique Julian Hartson, “a présenté des excuses pour les actes irréfléchis de certains membres de la Minurso et a entrepris d'enquêter plus avant sur cette affaire et d'explorer la possibilité de réparer les dommages”, selon un communiqué des Nations unies. Bien sûr, cela n'a pas manqué de provoquer l'ire de Rabat, qui a protesté par la voix de l'association le Sahara marocain, qui s'est indignée que les excuses soient présentées au Front Polisario et non au Maroc. Maintenant, c'est l'Unesco qui remet les pendules à l'heure en balayant les assertions marocaines. K. ABDELKAMEL