Les lycéens d'Oran et de l'ouest du pays ont marché, hier, exigeant l'allégement des programmes de terminale. Cette contestation a pris de l'ampleur puisque ce sont des centaines de lycéens qui, partant de différents établissements scolaires, de l'Usto, Maraval, Salanès, El-Hamri, Les Amandiers etc. se sont mis à marcher pacifiquement. Slogans hostiles au ministre de l'Education, banderoles dénonçant un programme surchargé, ces lycéens avaient pour objectif de se retrouver tous devant le siège de la Direction de l'éducation pour y transmettre leurs doléances. Beaucoup d'entre eux participaient pour la première fois de leur vie à une manifestation, à un mouvement de revendications. Certains parents inquiets les ont rejoints pour tenter de dissuader leurs enfants de ne pas manifester, mais rien n'y fit. “C'est notre droit de parler et de manifester pacifiquement !” répétaient-ils alors qu'ailleurs, des directeurs d'établissement ont, pour leur part, refusé de laisser sortir leurs élèves. Sur leur passage, des automobilistes ou de simples passants les applaudissaient, leur faisant des signes d'encouragement. Malheureusement, les forces de police avaient pour consigne de les disperser avant qu'ils n'arrivent au centre-ville. C'est ainsi que face à des adolescents âgés de 16 à 18 ans, les forces de police n'ont pas hésité à frapper plusieurs d'entre eux, les poursuivant pour les disperser. Une élève du lycée Yajouri de l'Usto recevra un coup de pied dans les reins, une autre lycéenne de l'établissement Adam-Abdelkader a, pour sa part, reçu un coup de matraque au visage, d'autres lycéens encore ont témoigné avoir été frappés aux jambes et insultés alors qu'ils marchaient dans le calme. Durant toute la matinée et en différents endroits de la ville, les lycéens ont été ainsi pourchassés, refoulés et empêchés de manifester. En vain, puisque par petits groupes, ils ont pu se rassembler et se masser devant la Direction de l'éducation bloquant ainsi la circulation automobile. En fin de matinée, une délégation de lycéens a, par ailleurs, été reçue par le directeur de l'éducation à qui ils ont transmis leurs revendications. F. Boumediene