La décision du gouvernement portant sur l'interdiction d'importation des médicaments produits localement sera bénéfique pour le groupe Saidal qui prévoit l'augmentation de son chiffre d'affaires en 2009. C'est du moins le constat donné, hier, par le directeur général de Saidal, M. Rachid Zaouani, qui était l'invité du forum d'El Moudjahid. Ce dernier a expliqué que le groupe table sur une augmentation à hauteur de 38% de son chiffre d'affaires cette année. Avant cette décision, "le groupe était exposé à une concurrence très agressive qui a fait que notre croissance a été sensiblement réduite", a souligné ce même responsable et d'ajouter : "nous étions concurrencés par les multinationales, mais malgré cela nous avions réussi à garder nos parts de marché, et parvenir à placer nos produits à côté de ces géants", a encore indiqué M. Zaouani. Le chiffre d'affaires de l'entreprise a atteint en 2008, les 10 milliards de dinars, avec une évolution de 23% par rapport à 2007. Alors que la valeur de production de Saidal en 2008 a été évaluée à plus de 9 milliards de dinars. Le groupe Saidal envisage de couvrir les besoins du marché national des médicaments à hauteur de 60% ; c'est l'un des objectifs du groupe, selon son DG qui regrette le fait qu'actuellement le taux de couverture du marché reste dérisoire. Le DG de Saidal a précisé qu'un business plan a été lancé pour la réhabilitation de sept unités de fabrication de médicaments sur le territoire national, chacune dans une spécialité bien définie. Pour cela, "nous allons acquérir 50% du personnel de Digromed". Pour la réhabilitation de ces unités, une enveloppe évaluée à 250 millions de dollars sera consacrée, a annoncé le directeur général du groupe pharmaceutique, Rachid Zaouani, qui ajoute que les locaux sont déjà disponibles. Le DG de Saidal a noté, dans le même sillage, qu'avec la mise en service de ces sept unités de production, le chiffre d'affaires du groupe atteindra les 2 milliards de dollars. Cette stratégie de spécialisation des unités de fabrication par classe thérapeutique a pour objectif de satisfaire le marché algérien futur, dont les besoins vont en croissance, en raison du vieillissement de la population. Le DG de Saidal fera remarquer que la consommation du médicament va augmenter et risque d'alourdir davantage la facture réservée à l'importation. Les besoins du marché du médicament atteindront les 10 milliards de dollars à l'horizon 2015. C'est pour justement contribuer à réduire cette facture allouée aux produits pharmaceutiques que Saidal est en train de consentir davantage d'efforts. Les efforts ne se limitent pas à cela, puisque le groupe, en plus de satisfaire la demande du marché national, compte améliorer sa politique d'exportation vers les pays africains et arabes. En plus, Saidal compte développer son centre de recherche qui sera un interface entre ce dernier et l'institut de pharmacie. Pour ce qui est des génériques, le conférencier a indiqué que "plus de 200 produits ont été développés en trois ans" Il a, par la même occasion, assuré que "c'est une industrie très réglementée et chaque lot doit être contrôlé car le produit s'adresse à une catégorie de population déjà malade". Selon lui, 20% du personnel travaillent dans la gestion et l'assurance de la qualité, et chaque site est doté de son propre laboratoire de contrôle agréé par le ministère de la Santé. Evoquant l'impact de la crise financière sur le marché national des médicaments, M. Zaouani a dit clairement que "l'impact est positif", expliquant ainsi la baisse des prix des matières premières et ce, au profit de Saidal. Nassima Bensalem