Fidel Castro, éloigné du pouvoir depuis bientôt 18 mois par la maladie, a été élu hier député lors du renouvellement de l'Assemblée cubaine ! Sa réélection a tout l'air d'ouvrir la voie à son éventuel retour à la tête de l'Etat cubain. On en saura plus le 24 février avec la convocation à cette date de la nouvelle Assemblée qui doit distribuer les postes de responsabilités. Plus de 8,3 millions de Cubains sont allés aux urnes pour désigner pour cinq ans les 614 députés de l'Assemblée nationale du pouvoir populaire, qui désignera 31 d'entre eux au Conseil d'Etat, le gouvernement, présidé par Castro depuis 1976. Aucune surprise, le nombre de candidats étant strictement égal au nombre de postes à pourvoir, dans un processus électoral sans concurrence, placé sous la direction du Parti communiste. La seule énigme reste Castro. Au pouvoir depuis 1959, Castro a dû céder les rênes, provisoirement, à son frère le 31 juillet 2006 après une première opération chirurgicale, en raison d'une grave hémorragie intestinale. Depuis, il a multiplié les signaux contradictoires sur ses intentions, mais juste avant les législatives, après deux heures et demie d'entretien avec lui, le président brésilien Luis Inacio Lula da Silva le jugeait prêt à assumer son rôle politique. Les deux responsables ont été montrés sur une vidéo où Castro apparaît toujours amaigri, mais plutôt alerte et en meilleure forme qu'auparavant. Sa mise en retrait n'a donné lieu à aucun bouleversement. Certains disent que l'aîné des Castro jouera un rôle d'arbitre et de guide suprême que personne, au sein de la direction cubaine, ne songerait à lui contester. Son frère Raul sera consacré comme président du Conseil d'Etat pour gérer les affaires courantes. D. B.