La zone de Sidi Salem compte parmi les espaces les plus pollués du littoral annabi. En effet, plusieurs unités industrielles déversent leurs déchets toxiques dans l'oued Seybouse qui les draine dans son sillage vers l'embouchure et se propagent ainsi sur tout le littoral annabi. En effet, le danger aujourd'hui à Annaba émane de l'embouchure de la Seybouse qui déverse des quantités de déchets toxiques, lesquelles ont transformé la zone de Sidi Salem en un véritable dépotoir de nuisance. Selon des sources crédibles, la totalité des eaux résiduelles de oued de la Seybouse va à la mer sans être apurée. Selon le président de l'Association nationale pour la protection et la lutte contre la pollution, le bassin de la Seybouse est confronté chaque jour à plusieurs polluants industriels et urbains émanant des différentes villes (68 communes de 7 wilayas) et usines (quelque 250), situées sur les deux rives. Il a révélé, dans ce contexte, que “sur les 4,5 millions de mètres cubes de polluants industriels rejetés quotidiennement dans cette rivière, 3 millions sont des huiles usagées”. Selon des sources concordantes, une multitude de poissons crevés, flottant au niveau de l'embouchure ou rejetés par la mer sont “pêchés” par des “poissonniers” qui plongent les poissons dans une bassine qui fait office de “machine à laver”. Le produit est ensuite soigneusement écaillé et “parfumé” d'eau salée ou de vinaigre avant d'être proposé à la vente. Cette forme d'arnaque est monnaie courante. Comment protéger alors l'environnement ? Aux yeux de certains écologistes contactés à ce sujet “c'est une question qui ne concerne pas uniquement un tel ou tel. Elle est dans la conscience de tous les habitants.” Faut-il songer sérieusement à débarrasser l'embouchure de la Seybouse au même titre que plusieurs autres endroits de la ville, des amoncellements de détritus qui polluent l'ensemble de la zone de Sidi Salem ? Cette dernière est infestée déjà par des décharges sauvages qui débordent pour envahir la route donnant accès à la petite localité d'Echatt, wilaya d'El Tarf. D'ailleurs, cette partie du littoral demande l'apport d'un soin particulier et doit être libérée de toute contrainte imposée par l'avancée des sables qui obstruent par endroit la voie de la circulation routière, par les étalages de fortune installés par des poissonniers à la sauvette, par ces semblants de plaisanciers qui guettent les postulant à la harga. Surtout lorsqu'on sait que cette zone a été retenue lors de la dernière visite du président de la République pour abriter un village touristique. La question qui s'impose est la nécessité absolue de procéder à la réhabilitation du front de mer de la zone de Sidi Salem. “Nous préférons le terme de zone, précise une professeur en sciences sociale et humaine, car nous ne sommes plus en présence d'un quartier, tant l'environnement est plus que pollué et tant que la structure sociale de cette zone se trouve bien en marge de la vie de la grande ville de Annaba”. B. BADIS