La Guinée a maintenu intacts, jeudi à Accra, ses espoirs de qualification en battant 3-2 le Maroc, désormais en mauvaise posture et obligé d'arracher son billet pour les quarts de finale de la CAN 2008 face au pays hôte, le Ghana, lors de son dernier match. Les Guinéens ont toutefois perdu leur capitaine et meilleur joueur Feindouno, exclu peu après l'heure de jeu pour un coup de pied volontaire adressé à Erbate (65') qui le privera au moins de la dernière confrontation décisive pour la qualification pour les quarts de finale, contre la Namibie le 28 janvier. Méconnaissables par rapport à leur première rencontre et leur prolifique victoire face aux Namibiens (5-1), les Lions de l'Atlas se sont, eux, dangereusement compliqué l'existence avec cette défaite qui replace l'outsider guinéen dans la course. Le Maroc n'a ainsi jamais réussi à refaire son retard, très tôt concédé après un coup franc magnifique de Feindouno, pourtant excentré sur le côté gauche (11'), avant de céder définitivement sur un but de Bangoura et un penalty transformé par l'attaquant de Saint-Etienne (63'). Seul un missile des 25 mètres d'Aboucherouane (60') et la réduction du score de Ouaddou en toute fin de match (90') ont entretenu l'espoir. Une bien maigre consolation pour le Maroc, meilleure attaque du tournoi (7 buts), mais baladé par les dribbles chaloupés du duo guinéen Mansaré-Feindouno. L'adversaire du jour n'avait, certes, rien à voir avec les faibles Namibiens. Mais les Lions de l'Atlas et leur sélectionneur Henri Michel ont peut-être péché par orgueil. Alloudi, auteur d'un triplé contre la Namibie, blessé, le technicien français avait laissé sur le banc son autre atout offensif, Chamakh. Même en supériorité numérique durant 25 minutes, le Maroc a été incapable d'ébranler la défense guinéenne qui n'avait pourtant rien d'une terreur, Baldé et Kalabane accumulant les fautes de relance et se contentant souvent de dégager le plus loin possible. Les entrées successives de Chamakh (64') puis d'El Moubarki (80'), l'attaquant de Grenoble, n'ont eu aucun effet sur le rendement offensif des Marocains, condamnés à l'exploit lundi face au Ghana soutenu par tout un pays.