Le premier secrétaire du parti a brossé un tableau des plus sombres de l'état du pays, notamment sur les plans sécuritaire et social. Le premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS), Karim Tabbou, a appelé jeudi à Alger à un débat national sur la situation du pays et ses perspectives. Intervenant à l'ouverture de la session ordinaire du conseil national du parti dont les travaux se sont étalés sur deux jours, M. Tabbou a indiqué que ce débat doit prendre en considération la situation interne du pays, notamment au plan sécuritaire, social et dans le secteur de l'éducation. Pour le second du FFS, “le pays ne peut rester en l'état” et “il est urgent de recréer la confiance, de frayer la voie à l'espoir, de sensibiliser et de remobiliser cette population, de travailler avec elle pour unir le pays et le développer et pour construire une nation moderne”. Cet appel à l'ouverture d'un débat national sur la situation du pays repose, selon M. Tabbou, sur un état des lieux des plus sombres qu'il brosse de l'état du pays, notamment sur les plans sécuritaire et social. Le second du FFS qui constate, en effet, “une accentuation de la violence à l'approche de l'élection présidentielle” estime que “les acteurs de cette violence montrent une capacité opérationnelle forte et un choix de cibles hautement symboliques”. Pour ce qui est de la situation économique et sociale, M. Tabbou estime que “l'état de la population continue de se dégrader”. “Malgré les ressources financières disponibles, les conditions de vie et de travail de la population ne cessent de se dégrader”. “Le désespoir des jeunes, premières victimes de la crise sociale, qui cherchent à fuir leur condition, est dans la révolte au quotidien, la drogue, le suicide et l'immigration illégale dans des embarcations de fortune au risque de leur vie”, ce sont pour le parti de Hocine Aït Ahmed, “des réalités qui illustrent la gravité de la situation”. Sur le plan politique, le FFS relève que, pour une fois, “le risque d'un dérapage et d'une évolution vers une situation incontrôlée et incontrôlable est réel, d'autant que certains protagonistes jouent avec le feu de “l'ethnicisation” de la politique”. Pour parer à “ces aventures”, le FFS préconise d'engager le pays dans un processus de changement “pacifique, négocié, progressif et ordonné” qui doit permettre “le retour de la confiance et doit déboucher sur une solution viable, durable et acceptable par tous les acteurs de la scène politique algérienne”. Cette première session du conseil national du FFS pour la nouvelle année doit déboucher sur un nouveau programme d'action du secrétariat national dont la composante devrait connaître quelques changements, dictés par les résultats peu enviables réalisés par le parti lors des dernières élections locales. Un échec qu'avait entièrement assumé le premier secrétaire qui, par conséquent, avait présenté sa démission au président du parti, M. Aït Ahmed. Ce dernier avait finalement conforté son poulain dans ses fonctions. La nouvelle équipe qui entourera Karim Tabbou aura donc la lourde tâche de redorer le blason du parti qui a connu ces dernières années un net recul dans ses résultats électoraux. H. S.