Les animateurs ont abordé la situation politique et économique du pays tout en appelant à un débat national avec des acteurs représentatifs de la société algérienne. M. Karim Tabbou et Me Mustapha Bouchachi, respectivement premier secrétaire national du FFS et président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme, ont animé conjointement, hier, à la maison de la culture Taous-Amrouche de Béjaïa, une table ronde organisée par la fédération du FFS de Béjaïa dans le cadre de ses activités commémoratives du double anniversaire du 19 Mai 56, journée nationale de l'étudiant et des événements du 19 mai 1981 de Béjaïa. Un troisième invité du FFS, c'est le secrétaire général du RAJ, mais qui n'a pas pu faire le déplacement pour “des raisons personnelles”. “Face à la crise multidimensionnelle nationale, quelles perspectives pour notre pays” est le thème retenu par les organisateurs de cette table ronde. D'emblée, le numéro 2 du FFS souligne que le pays “vit une situation paradoxale”. Une situation qui fait que, selon l'intervenant, d'un côté, une situation sécuritaire préoccupante, un front social en ébullition, un immobilisme et une léthargie institutionnelle et, d'un autre côté, on ne peut qu'être frappés par les réactions parcellaires et partielles de la population. Abordant la situation économique et sociale du pays, l'orateur relève que “l'état de la population continue de se dégrader malgré les ressources financières disponibles”. C'est pourquoi, aux yeux de M. Tabbou, le changement est impératif. Un changement, précise-t-il, qui se fera avec la population et l'ensemble des forces politiques et sociales. “La population est le moteur du changement”, a-t-il martelé avant d'appeler “à un débat national sur la situation du pays et de ses perspectives”. Un débat national, souligne t il, avec des acteurs fiables et non avec l'association des sigles, car la décadence et la régression représentent un danger réel pour le pays. “Les institutions devant abriter un tel débat ne sont pas légitimes”, a-t-il déclaré De son côté, Me Bouchachi de la Laddh a abordé le volet des droits de l'homme au sens large du terme. “80% de la législation est promulguée par ordonnance présidentielle”, remarque-t-il avant de souligner la régression générale, politique, économique, sociale du pays. “La libération de l'Algérie ne s'est pas accompagnée par la libération du peuple”, regrette-t-il. Le conférencier a conclu que “la démission de la société a fait perdurer le système. Un système en crise et qui gouverne au jour le jour sans aucun projet”.