Le Pakistan a annoncé hier avoir renforcé la sécurité autour de ses installations nucléaires tout en affirmant que cette mesure ne répondait à aucune menace terroriste précise. “Nous avons relevé le degré d'alerte”, a déclaré lors d'un point de presse Khalid Kidwai, ancien général et directeur de la division des programmes stratégiques nucléaires du Pakistan. “Mais il n'y a pour l'instant aucune menace terroriste” contre les sites atomiques, a-t-il assuré. L'Occident s'inquiète de la sécurité des quelque 50 ogives pakistanaises et des risques de déstabilisation du seul pays du monde musulman à disposer de la bombe nucléaire. Début janvier, le directeur de l'AIEA, Mohamed El-Baradeï, s'était inquiété de la sécurité de l'arsenal nucléaire du Pakistan, confronté à une crise politique et en proie à une série sans précédent d'attentats perpétrés par des islamistes proches d'El-Qaïda. Face aux craintes des Occidentaux en général et de son allié américain en particulier, le président Pervez Musharraf avait assuré, dans une interview à une radio américaine en décembre, que les armes nucléaires pakistanaises étaient “totalement sous contrôle”. Actuellement en tournée européenne, il a répété mardi lors de son passage en France que l'arsenal atomique pakistanais était en sécurité. “Elles (les armes nucléaires) ne peuvent tomber dans de mauvaises mains”, a-t-il assuré dans un discours à l'Institut français des relations internationales (IFRI). “Je vous mets au défi de me montrer des faiblesses” dans le système de contrôle et de sécurité de la bombe atomique, a-t-il ajouté un peu plus tard dans une interview à la chaîne France 24. Le président pakistanais cherche à rassurer la communauté internationale sur la situation dans son pays après l'assassinat de la dirigeante de l'opposition Benazir Bhutto, le 27 décembre, qui a conduit au report des élections au 18 février. La vague d'attentats qui ébranle son pays, commis par des kamikazes dans la quasi-totalité des cas, et attribués aux islamistes proches d'El-Qaïda, a fait plus de 800 morts en 2007. R. I./Agences