Le choix de terrains pour la réalisation de ces nouvelles brigades est déjà fait et les travaux seront lancés incessamment. La wilaya de Tizi Ouzou, qui compte jusque-là 6 compagnies et 20 brigades de gendarmerie, sera bientôt dotée de 14 nouvelles brigades, a annoncé le commandant, chef de la sécurité routière, Si Hamdi Rouari, qui a organisé, hier, dans les locaux du groupement de gendarmerie une conférence de presse qui devait, initialement, être animée par le colonel Ben Azouz. “Le choix de terrains pour la réalisation de ces 14 nouvelles brigades de gendarmerie est déjà fait et les travaux seront lancés incessamment. Nous sommes actuellement dans la phase technique”, a affirmé le commandant Rouari sans toutefois vouloir donner de détail, notamment au sujet des localités dans lesquelles seront installées ces brigades dont le nombre est exactement égal au nombre de brigades délocalisées suite aux violents évènements qu'a vécus la Kabylie entre les années 2001-2003. “Le choix de ces localités est fait essentiellement sur la base des priorités”, s'est-il contenté de déclarer avant d'expliquer que “le choix du lieu de réalisation d'une brigade de gendarmerie n'est pas du tout une simple affaire”. Pour lui, “il n'est pas question seulement de moyens humains et matériels à mobiliser, mais aussi de nombreux autres paramètres à prendre en considération”. Quant à la question de savoir si la couverture sécuritaire ne restera pas insuffisante même après la mise en place de ces 14 nouvelles brigades, eu égard au niveau d'insécurité atteint dans la région, le représentant du groupement de la gendarmerie de Tizi Ouzou expliquera que “ces 14 brigades ne sont que la concrétisation d'un objectif à moyen terme puisque, à long terme, l'objectif du commandement de la Gendarmerie nationale est de parvenir à doter chacune des 67 communes que compte la wilaya d'une brigade de gendarmerie”. L'intention d'étendre sa couverture à tout le territoire de la wilaya semble être dictée par l'urgence de faire face à une hausse inquiétante de criminalité dans la région. Une hausse illustrée d'ailleurs dans le bilan présenté tout au début de la conférence par le commandant Rouari. De la criminalité ordinaire, dont le nombre dépasse 1 500 affaires, au crime organisé, du phénomène du suicide, dont le nombre dépasse la cinquantaine par année, à celui du kidnapping, de l'atteinte à l'environnement, à l'atteinte à l'économie nationale, les domaines sont nombreux et la courbe des chiffres s'avèrent être en hausse d'année en année. “Même en termes de trafic de drogue, notre pays qui servait autrefois d'un simple transit a tendance à se transformer en un pays à la fois consommateur et même producteur ces dernières années”, dira M. Rouari. Répondant à la question si la réapparition des fûts, des herses, des blocs de béton et aussi la fermeture de nombreux accès devant les bâtiments publics, et particulièrement des structures de sécurité, ne signifient pas une incapacité des services de sécurité à faire face aux groupes terroristes, ou que les services de sécurité ont carrément perdu la bataille psychologique, le commandant Rouari dira que “parfois, c'est la situation qui décide des moyens à mettre en place ; donc aujourd'hui que les groupes terroristes ont opté pour le kamikaze et la voiture piégée, il est devenu indispensable de protéger nos structures. Mais si l'on voit toutes ces barricades, ce n'est pas parce qu'on a perdu la bataille psychologique puisque nous ne sommes pas cloîtrés dans nos unités, bien au contraire, nous sommes en permanence sur le terrain et nous menons une bataille plus discrète et plus efficace, à savoir celle du renseignement à laquelle le citoyen contribue amplement”. Samir LESLOUS