Après une grève qui a duré plus de deux semaines, les terminales ont décroché l'accord quant à leur première revendication, à savoir le droit de connaître les chapitres à étudier pour les épreuves du baccalauréat. Ils appellent à la reprise des cours. Les élèves de 3e année secondaire ont fini par se faire entendre. Après la grève qui a duré plus de deux semaines et qui a touché hier, encore, la majorité des établissements, notamment les classes de 1re ainsi que de 2e années secondaires ayant débrayé en solidarité avec leurs camarades de terminale, le ministre de l'Education nationale a répondu, à ces élèves grévistes. Par crainte du boycott de l'examen de baccalauréat, ou par souci de préserver la nouvelle génération, M. Benbouzid a franchi une nouvelle étape dans le règlement de la crise en invitant les représentants des lycéens à une réunion au niveau du siège du ministère de l'Education. Ils étaient six délégués de différents établissements secondaires de la capitale à être reçus, au départ, par le ministre de l'Education, avant de les confier à son secrétaire général M. Khaldi. Durant la réunion, qui a duré plus d'une heure, les terminales ont exposé leur plate-forme de revendications, ainsi que les préoccupations de leurs camarades qui s'étaient rassemblés devant leurs établissements respectifs. “Nous sommes contents, nous avons enfin obtenu gain de cause, celle d'avoir le droit de connaître les chapitres à préparer pour les épreuves du baccalauréat”, déclare Zoubida, déléguée du lycée Sacré-Cœur. Selon les six porte-parole, les responsables du ministère de l'Education se sont engagés à leur donner les titres des chapitres et de leçons concernés par les épreuves du baccalauréat avant le début des grandes révisions de mai afin de bien se préparer. “Après avoir exposé les problèmes de différents établissements tels que les chapitres du 3e trimestre qui ont été enseignés dans certains lycées et pas d'autres, M. Khaldi a promis de faire le nécessaire. Les sujets que comportera l'examen du baccalauréat seront non seulement conformes aux nouveaux programmes, mais également adaptés aux contenus dispensés au niveau national, et pour cela, des commissions de suivi ont été mises sur pied”, rapporte de son côté Ghilès, délégué du lycée Ould-Kablia de Draria. À cet effet, la première rencontre de la commission de suivi du programme fera le point trimestriel, mardi prochain. Cette réunion qui durera trois jours aura lieu au lycée Hassiba-Ben-Bouali. “Un rapport de rencontre sera transmis à chaque délégué de lycée. Signalons que cette première rencontre sera présidée par l'inspecteur général du ministère et comprendra des enseignants et des responsables de matière de chaque wilaya, mais à partir de la deuxième rencontre, les délégués auront droit d'y assister et d'apporter contribution quant à l'avancement du programme”, a précisé Ayman, représentant du lycée Amara-Rachid. Quant à la méthode de l'approche par les compétences introduite dans les nouveaux programmes, les délégués ont obtenu l'engagement des responsables de l'éducation qu'elle ne sera appliquée que de manière graduelle, et ce, à partir de la prochaine session de 2009. Concernant la question de la surcharge des heures d'études, notamment celles consacrées aux leçons de soutien, le SG a promis de revoir cette revendication. “Nous pouvons rejoindre nos bancs d'école tout en espérant qu'ils appliqueront leurs engagements dans les plus brefs délais”, a dit Zoubida. Par ailleurs, le mouvement de protestation s'est poursuivi hier dans plusieurs établissements secondaires qui ont été paralysés par les terminales, notamment ceux de l'ancien système qui sont à leur deuxième journée de grève et qui revendiquent, quant à eux, une deuxième session. “Le plus âgé parmi nous a 18 ans, nous estimons que nous avons le droit d'avoir une autre chance. Il ne faut pas nous sacrifier au nom de la réforme scolaire, nous n'avons aucun avenir sans le baccalauréat”, s'inquiète Hamdane, élève de terminale classe spéciale du lycée Amara-Rachid. Une doléance de plus pour Benbouzid qui doit trouver une solution. À ce sujet, une rencontre aura lieu mercredi prochain entre le ministère de l'Education nationale et l'Association des parents d'élèves, présidée par M. Dalalou qui va soulever le problème des terminales de l'ancien système. À cette occasion, il remettra sur la table la proposition de la tenue d'une deuxième session du bac. Nabila Afroun