Le Cpmc n'est plus en mesure de recevoir un grand nombre de malades. L'Algérie sera dotée de huit centres anticancéreux (CAC) à l'horizon 2009, dont un à Misserghine (Oran) en juin 2006. C'est ce qu'a annoncé, jeudi, le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, M.Amar Tou lors de sa visite à Oran. Ces nouvelles infrastructures permettront d'assurer une meilleure prise en charge des cancéreux. Le Cpmc, unique structure pour le traitement du cancer à Alger, n'est plus en mesure de recevoir le grand nombre de malades venus de différentes régions du pays, d'où la création il y a trois ans d'une annexe relevant du Cpmc à Diar Errahma qui prend en charge les malades et garde-malades à l'initiative du ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale en coopération avec d'autres ministères. Cette annexe reçoit quotidiennement quelque 80 malades. Le ministre de la Santé a abordé le chapitre de la formation pour faire part d'un stage qui sera ouvert le 15 janvier prochain aux cadres de la région ouest sur les spécificités de la gestion, en perspective de l'ouverture des nouveaux EHU d'Oran et de Aïn Témouchent, ce dernier devant entrer en service le 31 août 2006, a-t-il fait savoir. Dans le même cadre, le ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale M.Djamel Ould Abbès s'est rendu, jeudi, au Centre Pierre et Marie Curie (Cpmc) de l'hôpital Mustapha Bacha (Alger). M.Ould Abbès a fait don de billets d'avion (aller-retour) sur les lignes d'Air Algérie au profit des malades de l'intérieur du pays notamment ceux habitant dans les wilayas du Sud. En Algérie, les cas de cancer sont en nette augmentation. 250.000 cas sont recensés actuellement. Entre 30.000 à 35.000 nouveaux cas sont enregistrés chaque année. Ce chiffre va sensiblement doubler en 2010 pour atteindre 60.000 nouveaux cas. 10% des cancers sont familiaux. Le nombre de cas de cancer du sein enregistré annuellement est entre 4000 et 7000. S'agissant du cancer pédiatrique, 1000 à 1500 cas sont décelés chez les enfants en Algérie, soit un taux de 5%. A Oran, 40 à 50 cas de cancer bronchique sont diagnostiqués chaque année, selon le Pr. Berrabah Yahia spécialiste auprès du service de pneumologie du Centre hospitalo-universitaire d'Oran (Chuo). Ces chiffres alarmants avaient déjà été avancés par le ministre de la Santé. Plusieurs facteurs sont à l'origine de cette situation inquiétante dont l'augmentation de l'espérance de vie à la naissance (51 ans en 1962 et 74 ans en 2004), la pollution et le tabagisme. Les malades se trouvent aussi face au problème de disponibilité des médicaments. Il faut souligner, à ce propos, que le Cpmc d'Alger, le plus important établissement consacré à la lutte contre le cancer, avait enregistré, l'été dernier, une grave pénurie de médicaments destinés à la chimiothérapie anticancéreuse. Selon le chef de service d'oncologie, le professeur Kamel Bouzid, la pénurie avait touché surtout les nouveaux produits non enregistrés dans la nomenclature des médicaments et les malades ne pouvaient s'approvisionner qu'au niveau de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH). Une information que le département de Amar Tou avait alors démentie. Cette maladie ne cesse donc de prendre de l'ampleur dans notre pays et dans le monde. Selon les statistiques de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), 20 millions de malades sont atteints de cancer dans le monde. Ce chiffre devrait atteindre 30 millions en 2020 dont 65% des cas surviendront dans les pays en développement. Cette organisation estime à plus de 10 millions les nouveaux cas de cancer. Sur ce nombre, 4,7 millions sont enregistrés dans les pays développés et 5,3 millions dans les pays en développement. Actuellement, le cancer est responsable de 6 millions de décès dans le monde dont plus de 50% surviennent dans les pays en développement. Ce chiffre atteindra 10 millions dans les années à venir. Cette pathologie représente, selon l'OMS, 12% des décès dans le monde.