Le phénomène de l'émigration clandestine, appelé communément harraga, a atteint ces trois dernières années de telles proportions que les services de la Gendarmerie nationale ont décidé de mettre en place des “brigades maritimes spécialisées”. C'est du moins ce qui a été annoncé, hier à Oran, lors d'un point de presse tenu par le 2e commandement régional de la Gendarmerie nationale. En effet, la situation est telle, nous dit-on, que s'impose un renforcement des moyens à mettre en place pour tenter de dissuader ces centaines de jeunes qui, quasi quotidiennement, partent sur des embarcations de fortune espérant rallier, coûte que coûte, les rives espagnoles. Ainsi, l'urgence de la situation a fait que d'ores et déjà, le poste de gendarmerie de Rechgoun (Aïn Témouchent) a été transformé en brigade maritime de la gendarmerie spécialisée. Tous les postes de gendarmerie, au niveau de certains points, de la côte ouest et qui pourront être transformés rapidement, le seront, et ce, pour parer à l'urgence de la situation. Pour la mise en place, à une plus grande échelle, de ces nouvelles brigades, nous apprenons que des formations spécifiques seront données aux gendarmes qui la composeront. Des moyens matériels en embarcations, et autres... seront également fournis. Par ailleurs, ces brigades seront appelées à travailler de concert avec les gardes-côtes qui, eux, également, ont vu leur mission évoluer face à ce phénomène qui ne cesse de prendre de l'ampleur. Lors de ce point de presse, le 2e commandement régional de la gendarmerie, qui couvre 12 wilayas de l'Ouest, a fait état pour l'année 2006 de 56 affaires d'émigration clandestine (par mer) et en 2007 de 51 affaires. Le nombre de personnes arrêtées dans ce cadre est de 561 en 2006 et 489 en 2007. Par ailleurs, des actions de sensibilisation en direction des jeunes seront menées. L'intervention de passeurs et de rabatteurs sont aussi des aspects qui vont être pris en compte par les brigades de gendarmerie qui, d'ores et déjà, ont placé sous surveillance des plages connues pour être des points de départ. F. Boumediène