À l'approche de l'entame de la deuxième tranche de la délocalisation des habitants du Bardo à Constantine, prévue au courant de cette semaine, les prix de location et de vente des maisons et locaux ciblés par l'opération ont atteint des seuils inimaginables. Les spéculateurs du Vieux Rocher ont saisi l'occasion pour faire de juteuses affaires : louer des gourbis à des prix exorbitants. Le loyer mensuel était, hier encore, négociable à 10 millions de centimes. Dénicher une chambre au Bardo est synonyme, pour certains, d'une rente certaine, soit un logement à la nouvelle ville ou à Aïn Abid négociable pour au moins 2 000 000 dinars. Selon des sources concordantes, des familles qui n'ont jamais habité le quartier profitant de la présence de proches parmi les véritables concernés, se bousculent pour débourser ce prix contre une chambre et une série de faux reçus de loyer avec effet rétroactif. Des habitants du site, scandalisés par ces pratiques mafieuses, nous ont confirmé ces faits rendus possibles par la complicité de certains vrais locataires et propriétaires. Interrogé à ce propos, le chef de daïra de Constantine a, pour sa part, confirmé ces faits. “Trois enquêtes ont été effectuées pour ficeler ce dossier. Elles ont abouti à l'exclusion déjà de 100 noms”, dira-t-il. Ainsi, on s'interroge sur la crédibilité des meneurs de l'actuelle fronde si les opportunistes ne sont pas débusqués par les riverains mêmes. À signaler que cette deuxième opération de relogement consiste en le déménagement de 600 familles vers les logements qui leur ont été réservés à la nouvelle ville Ali Mendjeli. Radia M. A.