L'Algérie fait une nouvelle fois appel aux bailleurs de fonds pour la mise en œuvre du programme de gestion intégrée des déchets municipaux (Progdem). Inscrit dans la lancée du plan national d'action pour l'environnement et le développement durable (PNAE-DD) pour l'application duquel l'Union européenne et certains pays se sont engagés, comme l'Allemagne, la France, l'Italie, la Belgique et la Suisse, le Progdem fait l'objet d'une conférence internationale des bailleurs de fonds qui se tient depuis hier au Palais des nations (Club-des-Pins). Il est clair que notre pays met tout en œuvre pour convaincre ses partenaires étrangers du sérieux de sa politique environnementale et de son engagement dans une stratégie allant dans le sens du développement durable. Dans son discours d'ouverture, le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a exhorté les bailleurs de fonds à apporter un soutien financier aux actions entreprises dans le cadre du PNAE-DD qui est issu, a-t-il rappelé, des recommandations du Sommet de Rio de Janeiro. Pour les convaincre, il a mis l'accent sur la globalisation des effets de la dégradation de l'environnement, indiquant que “les enjeux écologiques sont de nature globale et qu'ils appellent par conséquent des actions d'envergure à tous les niveaux et à une coopération internationale renforcée”. Le président n'a pas omis de mentionner que d'importantes ressources ont été accordées par l'Etat aux collectivités locales, qui, à terme, devront atteindre le stade de l'autofinancement, mais qu'un apport international est souhaité, tant financier que technique. Pour rappel, une enveloppe de plus de 14 milliards de DA a été accordée par l'Etat dans le cadre du programme de soutien à la relance économique. Les participants sauront qu'en Algérie, les conséquences de la dégradation de l'environnement et des pollutions sont désastreuses sur les plans sanitaire, économique et environnemental. 2 000 enfants décèdent annuellement des suites de maladies à transmission hydrique et selon des données établies en 1999, les maladies respiratoires ont provoqué la mort de 1 106 personnes sur 37 571 malades hospitalisés. Sur le plan économique, les conséquences se traduisent par une perte annuelle de 3,5 milliards de DA due à la non-valorisation de 760 000 tonnes de déchets valorisables. Quant aux conséquences sur l'environnement, la dégradation de l'environnement, notamment la multiplication des décharges sauvages, a conduit à la prolifération des vecteurs de maladies, à la contamination des ressources hydriques et à la pollution atmosphérique. Il est à noter que durant cette deuxième et dernière journée, les bailleurs de fonds interviendront autour de la mise en œuvre du Progdem et sur les modalités de partenariat. La Banque mondiale, la Banque européenne d'investissement, la Banque africaine de développement, le Fonds saoudien pour le développement, l'Agence française de développement, entre autres, seront très attendus aujourd'hui. R. M.