L'idéologue du GIA est en prison depuis 2005. 16 chefs d'inculpation ont été à l'origine de sa condamnation pour une peine de sept ans de détention. La justice britannique a donné son feu vert, jeudi dernier, à l'extradition d'Abou Hamza vers les Etats-Unis. Washington accuse l'imam usurpé de la mosquée de Finsbury Park, au nord de Londres, notamment d'avoir tenté de mettre en place un camp d'entraînement de terroristes dans l'Oregon. Son allégeance au chef d'El-Qaïda Oussama ben Laden et son soutien aux attentats du 11 septembre 2001 ont conduit les Américains à exercer une pression soutenue sur leur allié britannique, visant sa livraison dans les plus brefs délais. En 2004, Scotland Yard procédait à l'arrestation du prêcheur radical au seuil du lieu de culte, en compagnie de certains de ses acolytes, dont des Algériens. Une année plus tard, avait eu lieu son procès à la cour Old Bailey, à Londres. 16 chefs d'inculpation avaient été retenus contre lui, dont l'incitation au meurtre et à la haine raciale ainsi que le terrorisme. Il a été condamné à 7 ans de détention qu'il purge actuellement à la prison de Belmarch. Abou Hamza est sinistrement connu des Algériens pour avoir été la voix du GIA dans la capitale britannique. De son vrai nom Mustafa Kamel, cet ancien videur de boîte de nuit s'est converti en imam alors qu'il était connu auparavant des services de police comme le chef d'une bande maffieuse. À Finsbury Park, quartier pauvre et habité en majorité par des populations émigrées, il s'était emparé de la mosquée après avoir chassé l'élite pakistanaise modérée qui la gérait. Avec l'aide de ses adjoints, Abou Hamza avait transformé le lieu de prière en QG. Lors de sa perquisition, Scotland Yard y avait trouvé des armes, des faux papiers, des tracts, du matériel électronique et de l'argent. Le trésor est le fruit des quêtes et du racket que les sbires d'Abou Hamza n'hésitaient pas à commettre dans le quartier même de Finsbury Park. Ansar Echaria, l'organisation créée par Abou Hamza, était érigée en véritable syndicat du crime. Entre autres activités subversives, le prédicateur de l'apocalypse dirigeait El Ansar, le journal du GIA. La publication faisait l'apologie des opérations des groupes armés qu'un autre imam, le Palestinien Abou Kutada, légitimait, a travers des fetwas délirantes. Les deux hommes sont accusés d'avoir endoctriné un certain nombre d'Algériens, renvoyés dans leur pays pour rejoindre les rangs du GIA. D'autres avaient été expédiés en Bosnie et en Tchétchénie pour accomplir le djihad. Abou Hamza prétend avoir fait ses classes en Afghanistan. Mais des sources assurent qu'il n'a jamais pris part à la guerre contre les Soviétiques. Il était arrivé dans ce pays à la fin des hostilités pour monter un camp d'entraînement militaire. Il a été en partie défiguré et avait perdu un bras au cours d'un exercice, suite à l'explosion d'une charge. En Grande-Bretagne, Abou Hamza a révélé avoir créé une formation paramilitaire à Sheffield, avec le consentement du ministère de l'Intérieur. Après les attentats dans les transports londoniens le 7 juillet 2005, un certain nombre de ses lieutenants, des Pakistanais notamment, ont été arrêtés. Ses avocats ont un délai de 14 jours pour faire appel de la décision d'extradition vers les Etats-Unis. S. L.-K.