Onze chefs d'inculpation pèsent sur l'imam déchu de Finsburry Park. L'ancien imam de la banlieue londonienne de Finsburry Park a été arrêté, jeudi matin, par les autorités britanniques, à la suite d'une demande d'extradition formulée par les Etats-Unis pour chefs d'accusation tous liés au terrorisme. Apologie du terrorisme, intelligence avec entreprise terroriste, séquestration de ressortissants américains, etc. Au total, ce sont bel et bien onze inculpations qui pèsent sur l'ancien imam déchu de Finsburry Park et qui peuvent mener à la condamnation à mort, si les Etats-Unis obtiennent son extradition et le jugent chez eux. Cette interpellation subite a secoué la communauté musulmane à Londres, qui estime qu'on n'a pas le droit de l'arrêter parce qu'il affiche ouvertement son admiration pour Ben Laden et s'oppose aux menées américaines en Afghanistan et en Irak, qualifiant Bush de «Genfiss-Khan des temps modernes». En outre, Abou Hamza, pensent les islamistes londoniens, «ne peut bénéficier aux Etats-Unis d'un procès équitable, parce que la presse américaine l'a, depuis longtemps, diabolisé». Le chef du groupe islamiste radical, Omar Mohamed Bakri pense qu'«Abou Hamza et de nombreux activistes musulmans en Grande-Bretagne sont l'objet de manipulation des médias, qui en ont fait les ennemis publics n°1». Le dossier d'extradition d'Abou Hamza vers les Etats-Unis fait déjà l'objet d'un litige juridique, mais il semble que le «deal» passé entre les autorités britanniques et américaines suivra son cheminement. Abou Hamza avait été déchu de sa nationalité britannique il y a un an à la suite de son accusation par les autorités britanniques pour «appui au terrorisme». Critiquée par la presse, pour son incapacité de se saisir elle-même du dossier, la justice britannique, par la voix du ministre de l'Intérieur David Blunkett, s'est défendue de tout «laxisme» et regrette qu'elle n'ait pas investi de larges prérogatives en matière de terrorisme «comme l'est la justice américaine». De son vrai nom Mustapha Kamel Mustaphan, Abou Hamza Al-Misri est connu en Algérie, pour avoir été durant de longues années le référent doctrinal du GIA et un des rédacteurs du bulletin de propagande Al-Ansar, avec le Palestinien Abou Qatada et Abou Mossâb es-Sûri. Même après le lâchage de Zitouni par Abou Qatada et Abou Mossâd, Abou Hamza al-Misiri a continué à soutenir Antar Zouabri. Le livre d'Abou El-Mundhir, l'officier, juridique du GIA, intitulé «Es-Seïf El-battar» («l'Epée tranchante»), dont la préface avait été écrite par Zouabri lui-même, a fait l'objet d'un commentaire-correction de la part d'Abou Hamza avec un livre connu sous le titre de «Talmi el-battar», dont le style, la littérature et les archaïsmes demeurent inaccessibles à ceux qui n'ont pas une connaissance approfondie de la littérature et la théologie arabes classiques.