Trente ans après son discours inaugural à la Conférence du désarmement en 1979, Abdelaziz Bouteflika, alors ministre des Affaires étrangères, confirme aujourd'hui l'intérêt de l'Algérie dans les processus de désarmement et son engagement pour la paix dans le monde, via son ministre des AE, Mourad Medelci qui se félicite de l'adoption par la Conférence du programme proposé par l'Algérie, un programme qui permettra la reprise des travaux à l'arrêt depuis plus de 13 ans et fait sortir les Etats membres de «l'impasse». En effet, les activités de la Conférence du désarmement et les négociations des traités internationaux vont reprendre grâce à l'adoption du programme de travail proposé par l'Algérie. Ainsi, plusieurs dossiers en suspens depuis 1996, sur le nucléaire notamment, vont être rouverts. La Conférence de désarmement a adopté par consensus, jeudi dernier, «un programme de travail lui permettant de renouer avec son mandat et sa raison d'être en tant que seule instance multilatérale de négociations en matière de désarmement», souligne le ministère algérien des Affaires étrangères dans un communiqué. «L'Algérie se félicite de cette décision qui va permettre à la Conférence, dont les travaux sont à l'arrêt depuis 1996, en raison de l'absence de consensus entre ses 65 Etats membres, de reprendre ses activités visant à négocier des instruments et des traités internationaux en matière de désarmement et de non-prolifération», ajoute la même source. Selon la même source, M. Medelci a rappelé qu'en 1979, la séance inaugurale de la Conférence du désarmement a été présidée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, alors ministre des Affaires étrangères, qui avait déclaré que cette instance «ne peut jouer un rôle important que dans la mesure où les Etats font preuve de volonté politique qui reste le facteur décisif pour la mise en œuvre de mesures authentiques de désarmement». Depuis lors, «l'intérêt de l'Algérie pour les questions de désarmement ne s'est jamais démenti», et à cet effet, qu'elle s'est employée à faire auprès de la Conférence des «propositions réalistes, globales et équilibrées répondant aux préoccupations de l'ensembles des Etats membres» pour faire avancer la cause du désarmement et de la non-prolifération, affirme-t-on de même source. L'ONU salue Idriss Jazaïry L'Algérie a présidé la Conférence de désarmement tenue à Genève, du 16 au 27 mars et du 18 au 29 mai 2009. Avec le soutien des cinq autres présidents de la Conférence (Vietnam, Zimbabwe, Argentine, Australie, Autriche), l'Algérie a d'abord présenté, sous la forme d'une proposition officieuse prévoyant la mise en place de mécanismes, avec des mandats différenciés, pour traiter l'ensemble des points à l'ordre du jour de la conférence, à travers l'établissement de quatre groupes de travail pour traiter nombre de questions, rappelle-t-on. Il s'agit du «Désarmement nucléaire», «Un Traité sur l'interdiction de la production des matières fissiles pour la fabrication des armes nucléaires (FMCT)», «l'arrêt de la Course aux armements dans l'espace extra-atmosphérique (Paros)», «Les garanties de sécurité négative (non recours par les puissances nucléaires à l'arme nucléaire contre des pays non nucléaires)». Sont prévus également, ajoute-t-on, «la désignation de trois coordonnateurs spéciaux pour les points 5, 6 et 7 de l'ordre du jour, intitulés respectivement: «Nouveaux types d'armes de destruction massive, armes biologiques», «Programme global de désarmement», et «Transparence dans l'armement». Le dernier succès enregistré par l'Algérie, consistant à doter la Conférence du désarmement d'un programme de travail, par consensus, «s'inscrit dans la continuité de ces efforts et découle du souci constant de l'Algérie d'œuvrer en faveur de la paix et de la sécurité internationale», relève-t-on. L'adoption d'un programme de travail par la Conférence du désarmement a été saluée par l'ensemble de la communauté internationale comme «un tournant historique en faveur de la paix», indique-t-on encore. Pour sa part, le secrétaire général des Nations unies, qui a rendu un «hommage particulier» à l'Algérie pour son rôle joué à ce sujet, a indiqué qu'il se réjouissait que les Etats membres aient «réussi à surmonter l'impasse dans laquelle se trouvait la Conférence et à permettre à cette instance de remplir son mandat», relève-t-on. Il a tendu un hommage particulier à l'Algérie, à travers son ambassadeur à Genève, Idriss Jazaïry, pour le rôle qu'il a joué à ce sujet. Ce succès a été le fruit d'une étroite coordination avec les autres présidents de la Conférence du désarmement, qui se sont pleinement engagés dans le processus de consultations avec l'ensemble des Etats membres pour faire aboutir cette initiative», souligne-t-on.