Le droit à l'alimentation est l'un des fondamentaux des droits de l'homme.L'Algérie continue de plaider pour cette cause par la voix de plusieurs de ses représentants. La semaine dernière, M. Youcef Yousfi, ambassadeur, représentant permanent de l'Algérie auprès des Nations unies, a appelé, au cours de la réunion spéciale du Conseil économique et social de l'organisation des Nations unies (Ecosoc) consacrée à la crise alimentaire mondiale, mercredi à New York, à "consacrer dans les faits le droit à l'alimentation comme un des piliers des droits de l'homme". Samedi, cet appel a été réitéré par Idriss Jazaïry, représentant permanent de l'Algérie auprès de l'Office des Nations unies et des organisations internationales en Suisse, qui a exhorté tous les Etats à prendre d'urgence des mesures pour assurer le droit à une nourriture suffisante pour chacun. "Tous les Etats doivent prendre d'urgence, individuellement et conjointement, des mesures pour assurer la réalisation du droit à une nourriture suffisante pour chacun", a-t-il dit dans une déclaration au Conseil des droits de l'homme tenu en session spéciale à Genève. M. Jazaïry a indiqué que le droit à la nourriture est "intimement lié au droit à la vie et ne saurait faire l'objet ni de tarification ni de marchandage". "Pourtant, a-t-il souligné, la crise place désormais hors de portée les modestes objectifs de la Déclaration du Millénaire de réduire de moitié la proportion, et non plus le nombre de ceux qui ont faim". Le diplomate a estimé que "la résorption de cette crise exige une action urgente et concertée de la communauté internationale pour éviter que des régions entières soient soustraites, avec l'appui, des fonds publics à la production alimentaire, tandis que d'autre régions affamées ne deviennent la proie de l'anarchie et de la violence avec leur cortège de violations massives des droits de l'homme". La présente situation, si elle perdure, sera génératrice de graves menaces pour la paix et la sécurité alimentaire, a-t-il ajouté. Il a appelé les Etats à "intégrer les principes agréés des droits de l'homme dans leurs politiques, assurant ainsi la disponibilité et l'accessibilité d'une alimentation adéquate à chaque être humain". M. Jazaïry a souligné aussi que ces politiques doivent amener les entreprises privées "à tenir le plus grand compte des droits humains en évitant que la spéculation ne devienne attentatoire au droit à l'alimentation". Le diplomate algérien a exhorté également les institutions financières internationales à "intégrer la perspective de la réalisation du doit à l'alimentation dans leurs agendas et leurs politiques, à corriger leurs erreurs passées en matière de schémas de développement et à accroître leur soutien au secteur vivier familial dans les pays en développement". Il a ajouté que "la crise que nous traversons pour grave qu'elle soit n'est pas comme d'aucuns le prétendent un "tsunami alimentaire" car ce terme se réfère à un évènement imprévisible provoqué par les caprices de la nature. Ici, a-t-il dit, il s'agit d'un événement qui était prévisible et qui est imputable à l'égoïsme des hommes".