Les élections pour le renouvellement des membres du conseil de l'Ordre d'Alger terminées, quel sera l'avenir de la profession ? Une question que beaucoup se posent après les tumultes avec lesquelles ce scrutin s'est déroulé. Toutefois, le second tour, qui avait été annulé une première fois, s'est déroulé, jeudi passé, dans des conditions plus au moins “normales”. Aussi, les résultats sont venus confirmer ce qui était déjà annoncé depuis plusieurs semaines : la suprématie du bâtonnier sortant, Me Sellini, sur ce conseil. Les chiffres sont là pour le confirmer : sur les 31 élus 25 sont de sa liste. Les “miettes” ont été récoltées par la liste de Me Bouchachi (4 élus) et deux autres têtes de liste : Me Ablaoui, et Me Lakhlef. La quasi-majorité de ces 31 membres sont des anciens du conseil. Une situation assez burlesque lorsqu'on sait qu'un tapage énorme avait été fait sur le droit de voter des stagiaires ou non et que finalement tout le monde se retrouve avec des anciens, et même très anciens. Certes, l'ancienneté est loin d'être une tare. Au contraire, chez les robes noires, c'est plutôt la première qualité pour pouvoir postuler à un siège au conseil et surtout au titre de bâtonnier. Cependant, et cela dure depuis au moins 2005, les querelles entre confrères ont donné une bien piètre image, et de la profession et des “traditions” la régissant, et remis en cause la “fiabilité” des anciens. Les attaques et contre-attaques entre les nombreuses parties en lice ont montré à quel point les avocats ont besoin, au moins, de vider leur sac. Tout compte fait, tout semble indiqué que le bâtonnier sortant a mis tous les avocats devant le fait établi. Comme, il l'avait annoncé, et malgré les embûches, il a mené à bien son projet de réélection et finalement avec les résultats espérés pour lui. Que reste-t-il maintenant ? Il y a d'un côté les candidats qui s'étaient retirés entre les deux tours des élections. Emmené par Me Chaoui, ils comptent déposer au niveau du Conseil d'Etat une demande d'annulation des élections. Entre-temps, il est prévu que le “nouveau” conseil de l'Ordre d'Alger choisisse un bâtonnier parmi ses membres. Tout indique, et sauf grosse surprise, que ce sera Me Sellini. Une réélection synonyme d'un troisième mandat pour lui. Du coup, il fait “perdre” d'office à Alger le poste de bâtonnier national (qui ne doit pas dépasser deux mandats) qu'il a occupé d'ailleurs pendant 6 ans. Avant le début du premier tour de ces élections, on parlait dans la profession de l'urgence d'une révolution. Finalement, elle n'a pas dépassé (jusqu'à maintenant) le stade d'un pétard. Toute la corporation est interpellée, et pas seulement ceux du bâtonnat d'Alger. Il y a avant tout l'urgence de revoir la loi régissant la profession qui date de 17 ans. Le stade des promesses et des slogans doit être dépassé. Salim KOUDIL