Noureddine Moussa a fait preuve d'un bel optimisme en annonçant l'application très prochaine d'une batterie de mesures visant à mettre fin à une situation d'anarchie provoquée par toutes sortes de spéculations que connaît le logement. Plus de 429 000 logements ont été attribués depuis 2005. 540 000 autres, dont le taux d'avancement des travaux atteint 64% actuellement, seront livrés au plus tard fin 2009, soit un total de 969 000 logements inscrits dans le cadre du quinquennal. C'est là l'une des déclarations du ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Noureddine Moussa, samedi soir au Forum de l'ENTV et par laquelle il s'est voulu rassurant à l'adresse des centaines de milliers de familles ayant souscrit aux différentes formules d'acquisition de logement. Sereinement, le ministre, qui s'est prêté au jeu des questions-réponses avec les journalistes, a fait preuve d'un optimisme désarmant en annonçant l'application très prochaine d'une batterie de mesures visant à mettre fin à une situation d'anarchie provoquée par toutes sortes de spéculations que connaît le logement. Ces mesures tendent donc à réguler le processus contrôlé par la surenchère, notamment s'agissant du logement social dont la destination ne va pas souvent à la couche sociale qui le mérite, parce que tout simplement des intervenants mus par le gain facile et dénués de toute conscience en font un fonds de commerce juteux. Mais, selon le premier responsable du secteur, depuis 2007, cette situation semble maîtrisée par le fait d'un contrôle rigoureux. Les nouvelles dispositions du décret 98-42 relatif au logement social locatif ainsi que les assouplissements visant à booster les programmes LSP, l'amélioration du cadre bâti et particulièrement les parties communes, la loi sur le parachèvement des constructions et l'éradication de l'habitat précaire, et toutes les mesures y afférentes constituent pour le moment le souci majeur du ministère, dont les services sont à pied d'œuvre. Au volet habitat précaire, il est fait preuve d'une volonté sans précédent pour éradiquer les bidonvilles. Un programme qui revêt un aspect particulier. Toutefois, le ministre a rappelé que si la prise en charge de ce chapitre est au stade de la concrétisation, il est utile de savoir que, parallèlement, des mesures dissuasives suivent. “On ne peut tolérer que des citoyens viennent s'installer à proximité d'un projet pour bénéficier d'un logement pendant que des familles attendent des années sans pouvoir en jouir, sachant que ces dernières remplissent tous les critères d'éligibilité”, a-t-il précisé. AADL : aucun trafic n'est toléré La location-vente a certainement été le volet le plus débattu dans la mesure où la polémique a toujours alimenté le sujet. Si le ministère a déjà annoncé dernièrement que tous les programmes AADL seront livrés durant l'année 2009, il reste que l'acquisition réelle continue de susciter des interrogations alimentées par la rumeur quant à d'éventuels trafics opérés par, notamment, “l'éviction” de certains bénéficiaires remplacés par des “connaissances”. “Aucun souscripteur ne sera lésé à partir du moment qu'il est en possession d'un contrat qui le lie à l'agence. Avec son affectation, il n'a rien à craindre, il est juridiquement protégé”, a expliqué Noureddine Moussa, qui a relevé, cependant, que les programmes futurs ne sont pas concernés par la question. De même que le sujet soulevé par les citoyens, concernant la revente des logements, est pris en charge par l'application de la réglementation à cet effet. Il est vrai que les cas ne sont pas légion. Quant aux retards accusés par certains programmes, le ministre a fait savoir que “si des explications n'avaient pas été données aux souscripteurs, ce n'est pas par rétention de l'information. Certains sites ont connu énormément de difficultés, à l'image de la Concorde (Bir-Mourad-Raïs) qui a contraint les responsables du suivi du projet à revoir quelques aspects, sachant qu'il s'agit au niveau de ce site d'immeubles à grande hauteur (IGH). Des confortements y ont été apportés après le séisme de 2003. Actuellement, les travaux du mur de soutènement de 25 mètres avancent bien et je rassure les bénéficiaires que les quatre tours seront livrées à fin mars de l'année en cours. C'est une promesse”, dira-t-il. Abordant le cas de la reconstruction de la ville de Chlef touchée par le violent séisme de 1980, et dont des milliers de familles sont toujours dans des chalets, le ministre a précisé que sur 18 400 chalets recensés, plus de 12 000 relèvent de la propriété privée. Néanmoins, le programme concernant la construction de 6 300 unités au niveau de la nouvelle ville de Chettia sera lancé dès que l'étude en cours sera achevée. Pour les logements Cnep qui ont connu un arrêt de plusieurs années, on apprend que le programme est repris en main. “Nous les terminerons, car ils font partie du parc immobilier.” ALI FARÈS