Au plan de la qualité des logements, le ministre se veut rassurant en déclarant que la question est très sérieusement prise en charge et la qualité du produit fini s'améliore de plus en plus. “En dépit des contraintes indépendantes de notre volonté, nous confirmons la livraison, dans sa globalité, du programme de million de logements initié par le président de la République vers la fin de cette année”, a déclaré le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, samedi soir au forum de l'ENTV. Pour preuve, 869 045 logements ont été réceptionnés et livrés au 31 mars dernier, et ce, toutes formules confondues. Ainsi, selon le ministre, plus de 1,1 million de logements sont attendus à fin décembre de cette année, indiquant que la cadence de réalisation est passée de 110 000 logements/an en 2004 à 220 000 en 2008 et atteindra des pointes de 275 000 en 2009. Comme il a confirmé également que la moitié du programme inscrit dans le cadre du million de logements du futur plan quinquennal 2010-2014 sera consacré à l'habitat rural pour deux raisons essentielles, à savoir que la réalisation de logements en milieu rural pose moins de contraintes et permettra sur un autre plan de freiner la question de l'exode rural. Abordant le problème suscité par les fluctuations des prix des matériaux de construction, notamment le ciment, il fera savoir que la production en Algérie atteint actuellement 17 millions de tonnes dont 11,5 millions proviennent du secteur public et près de 6 millions du secteur privé. “Cette production peut s'avérer insuffisante devant sa large utilisation par les secteurs de l'habitat, de l'hydraulique, les TP, l'autoconstruction. La période allant d'avril à septembre et même octobre connaît des pics de consommation. Nous avons pensé, pour ce qui concerne notre secteur, à importer un million de tonnes supplémentaires”, précise-t-il. Au plan de la qualité des logements, le ministre se veut rassurant en déclarant que la question est très sérieusement prise en charge et la qualité du produit fini s'améliore de plus en plus. Pour ce qui est des délais de réalisation, souvent objet de mécontentement de la part des acquéreurs, Noureddine Moussa justifie les retards par le manque de finances dans certains cas. Les entreprises se trouvent parfois au vu de cet aléa dans l'impossibilité de respecter les délais. Ce à quoi le ministre a rappelé que des instructions ont été données particulièrement aux OPGI et les Dlep d'entretenir avec les partenaires des relations correctes où la question financière ne devrait pas constituer une source de litige à même de bloquer le sort d'un projet. En matière de parachèvement des constructions, le ministre a tenu à préciser que ce volet étant de haute importance, la loi 08/15 suivie du décret exécutif 09/154 sont désormais des outils qui permettent à son secteur de suivre l'application sur le terrain. Quatre catégories de constructions sont concernées, à savoir celle achevée non conforme, non achevée conforme, celle achevée sans permis de construire et celle non achevée sans permis de construire. Le propriétaire de l'une de ces catégories est prié en conséquence de régulariser sa situation auprès des services de l'APC et de la daïra compétents territorialement. Cette loi, comme l'explique le premier responsable du secteur, a une durée de cinq ans et devra être appliquée dans sa rigueur. “Il est temps de mettre un terme à cette forme d'anarchie urbanistique touchant nos villes et campagnes. Le chef de l'Etat a soulevé cette question à maintes reprises”, a-t-il rappelé à cet effet. De même qu'il a abordé le volet relatif au PDAU et au POS, indiquant que sur 1541 communes que compte le pays, 1 046 ont fait l'objet de révision de leur PDAU. Cette opération, rappelons-le, permettra de lancer les VRD, autre point sur lequel le ministre a insisté. “Il n'est plus question de construire sans avoir au préalable effectué les travaux de VRD nécessaires.” À noter dans ce cadre que 12 000 quartiers et cités ont bénéficié jusque-là d'une prise en charge de leur tissu urbain touchant globalement une population de 22 millions d'habitants environ. Pour ce qui est du vieux bâti, le ministre a déclaré que 166 000 bâtisses à travers le pays, dont 77 700 à Alger, 55 000 à Oran, 35 000 à Constantine et 8 800 à Annaba font actuellement l'objet d'une étude et de traitement suivant la carte de santé de chaque bâtisse. À titre d'exemple, il a avancé le montant de 140 milliards de centimes débloqué récemment pour la réhabilitation du quartier populaire de Sidi El-Houari à Oran. À la question de savoir quel serait le devenir de l'AADL après les dernières livraisons prévues au début 2010, Noureddine Moussa a précisé que “la vie de cette agence n'est pas liée à la seule formule location-vente. La mission qui lui était confiée depuis 1991 est l'amélioration et le développement du logement, mission qu'elle continuera de faire. Cette agence est un outil entre les mains de l'Etat pour accompagner tous les programmes”. Il informe par la même occasion que les deux tours restant du site de Zéralda seront livrées entre le 15 et le 31 juillet prochain.