Loin de rivaliser avec leur opposé, l'homme, les femmes se taillent une part de responsabilité et d'implication dans toute sorte de crime et délit. En 2007, selon le bilan de la gendarmerie, elles n'ont pas atteint le seuil de la parité, loin de là, mais cela n'empêche que leur mise en cause est confirmée dans tous les délits enregistrés. Sur les 46 231 personnes arrêtées au courant de l'année 2007, on y dénombre 1 065 femmes. Et contrairement à ce qu'on peut prétendre naturellement, les femmes ont été beaucoup plus nombreuses à verser dans la contrebande et d'autres infractions que la prostitution. En effet, elles sont 264 arrêtées pour contrebande contre 106 pour prostitution. On enregistre également l'entrée en scène des femmes dans le trafic de stupéfiants. On a longtemps considéré cette activité illicite l'apanage des hommes, sauf que ces derniers, sous la pression des services de sécurité, ont trouvé le moyen de contourner les différents dispositifs de lutte par l'introduction de l'acteur féminin. Elles sont ainsi 64 à être arrêtées dans des affaires liées au trafic de drogue. Elles sont aussi nombreuses dans les infractions de coups et blessures (51) et homicide volontaire (35) et évidemment le racolage (34), cette activité de la famille de la prostitution. Vols, détournement des biens de l'état, trafic de véhicules, fausse monnaie, inceste, association de malfaiteurs, escroquerie, outrage, armes à feu, armes blanches et explosifs, débits de boisson… tout y est, et les femmes n'hésitent pas à s'attaquer aux créneaux naguère territoire des hommes y compris quand il s'agit d'activités délictueuses et illégales. La femme fait désormais partie des réseaux, agissant souvent dans un contexte familial, impliquant un ou plusieurs membres d'une même famille. Ces arrestations ont été rendues possibles grâce aux cellules de prévention mises en place par la GN. Il en existe actuellement trois à travers le territoire national. Le nombre de ces cellules sera revu à la hausse avec l'ouverture de dix nouvelles. Le leurre de ces cellules n'est pas forcément répressif. Dans chaque cellule, il y a une psychologue avec des missions dominantes de prise en charge des cas de filles mineures. Il s'agit de leur apporter un soutien psychologique, de les mettre en confiance dans les cas de fugue, de viol, surtout lever leur crainte vis-à-vis des parents. C'est également le cas dans les infractions impliquant des mineurs. L'injection de l'élément féminin dans les unités a aussi permis de faciliter les fouilles des femmes, notamment celles qui s'adonnent au trafic de drogue. Les “gendarmettes” sont désormais présentes dans toutes les sections de recherche, ces unités qui traitent les grosses et délicates affaires liées au terrorisme, à la prostitution et au trafic de drogue. Comme quoi, lorsque l'infraction et le délit se conjuguent au féminin, la prévention et la répression doivent s'adapter. Djilali B.