L'émissaire américain William Burns a appelé lundi à Ramallah les Palestiniens à arrêter la violence et Israël à stopper la colonisation afin de donner une chance à un plan international de règlement, tandis qu'un colon israélien a été tué par des tirs palestiniens. Le Premier ministre israélien Ariel Sharon, pour sa part, a fait le “serment” de “ne pas rater” l'occasion de faire la paix si elle se présentait, lors d'une cérémonie à Jérusalem consacrée au souvenir des soldats tombés pendant les guerres d'Israël depuis sa création en 1948. M. Burns, qui rencontrait pour la première fois le Premier ministre palestinien Mahmoud Abbas depuis son entrée en fonction la semaine dernière, l'a exhorté à lancer "une bataille décisive contre le terrorisme", en allusion aux attentats anti-israéliens menés par des groupes radicaux palestiniens. A l'issue de l'entretien à Ramallah en Cisjordanie, le secrétaire d'Etat adjoint américain pour le Proche-Orient a déclaré aux journalistes qu'Israël se devait de son côté d'alléger les souffrances des Palestiniens dans les zones autonomes réoccupées et de geler la colonisation en Cisjordanie et à Gaza. Pour lui, Palestiniens et Israéliens doivent remplir ces obligations pour permettre un début de succès à la "feuille de route", élaborée par le quartette (Etats-Unis, Russie, Onu et Union européenne) et prévoyant un règlement par étapes avec la création d'un Etat palestinien d'ici à 2005. M. Burns, qui a rencontré la veille M. Sharon, a affirmé que le président George W. Bush “œuvrerait de manière énergique pour une solution basée sur la coexistence de deux Etats (israélien et palestinien), la feuille de route étant un point de départ". Ce plan a été remis officiellement la semaine dernière aux protagonistes. Avant l'entretien, M. Abbas avait déclaré qu'il comptait demander à M. Burns d'intervenir afin qu'Israël redonne sa liberté de mouvement au dirigeant Yasser Arafat, bloqué dans son QG à Ramallah depuis fin 2001, qu'il peut quitter sans avoir l'assurance d'y retourner.