Le dynamisme démographique de la région demeure supérieur à son dynamisme économique et à sa capacité de création d'emplois. Un déséquilibre qui rend précaire la stabilité du tissu socio-économique. Selon un document élaboré par le ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, la population des Hauts-Plateaux répartie dans les wilayas d'Oum El Bouaghi, Batna, Sétif, Bordj Bou-Arréridj, Khenchela et Tébessa s'élève à 4, 952 millions d'habitants. Elle a plus que doublé en trente ans et le rythme de croissance est supérieur au niveau national. Le taux de mortalité est passé de 5,1% en 1987 à 3,6% en 2005. La région est de loin la plus peuplée des Hauts-Plateaux avec 95 habitants/km2 contre 17 dans le centre des Hauts-Plateaux et 11 dans l'ouest des Hauts-Plateaux. La population urbaine supplante légèrement la population rurale avec 53% de citadins. Néanmoins, des contrastes importants sont enregistrés dans la répartition de la population avec une densité décroissante de l'ouest vers le sud et des implantations privilégiées sur les hautes plaines. Les zones steppiques sont très peuplées. Ainsi, on est devant un phénomène où la population se concentre dans les villes engendrant une forte une pression sur les équipements, l'habitat et les infrastructures ainsi qu'une prolifération de l'étalement urbain et des implantations informelles. Le dynamisme démographique de la région demeure supérieur à son dynamisme économique et à sa capacité de création d'emplois. Un déséquilibre qui rend précaire la stabilité du tissu socio-économique. Les territoires les plus fragiles se dépeuplent sous l'effet de l'exode rural. Le niveau de chômage reste élevé, notamment chez les jeunes avec des perspectives d'emploi réduites pour les nouveaux actifs. Il y a aussi une diminution progressive du nombre de naissance du fait des changements de mode de vie (mariage tardif, baisse du nombre d'enfants par femme, urbanisation…), malgré la croissance de la population en âge de procréer. Le taux d'urbanisation régional a atteint en 2007 53%. Cela étant, il est constaté l'émergence d'une deuxième génération de citadins induisant des changements de comportement démographiques et des pratiques de citadins avec, notamment, pour conséquence une croissance ralentie des plus grandes villes. Les deux villes principales, à savoir Batna et Sétif, sont classées 6e et 7e au niveau national. Elles concentrent près de 550 000 habitants, soit plus de 20% de la population urbaine des Hauts-Plateaux. Elles sont relayées par 5 villes intermédiaires, comptant entre 100 000 et 200 000 habitants chacune et totalisant 680 000 habitants, que sont Tébessa, Bordj Bou-Arréridj, Khenchela, El Eulma et Aïn Beïda. Les villes s'appuient pour leurs relations sur des axes routiers importants, ouest-est (RN 5, RN 88, RN 10) et nord-sud (RN 28, RN 9, RN3, RN 77). Les capacités de polarisation du territoire par les villes en termes d'équipement et de services sont souvent insuffisantes ou existent par défaut. La croissance urbaine est marquée par les initiatives informelles, l'étalement urbain, une forte consommation du foncier et une certaine désorganisation des fonctions. L'agriculture des hautes plaines est à 98% une agriculture sèche où les apports pluviométriques sont de l'ordre de 300 à 400 mm/an. Les hautes plaines sont le domaine des grandes cultures céréalières et fourragères en offrant des potentialités agronomiques pour l'intensification en sec et en irrigué les wilayas de Sétif, de Bordj Bou-Arréridj et le nord d'Oum El Bouaghi. La céréaliculture a progressé sur des terres dont ce n'est pas la vocation. L'élevage, particulièrement ovin, constitue l'activité la plus importante dans l'économie agricole des Hauts-Plateaux. Le système de petites céréalicultures associant céréales et élevage ovin repose sur de petites exploitations et constitue un modèle en crise. Le potentiel d'irrigation est limité et doit être renforcé par des transferts de barrages. Les wilayas des Hauts-Plateaux est offrent, cependant, des opportunités en matière d'investissement grâce à la disponibilité foncière, l'existence de structures universitaires et de recherche. On notera aussi le fort potentiel de développement d'un tourisme de nature et culturel. B. Nacer