Entassées dans une surface de quelques mètres carrés dans un cinéma désaffecté, six familles sinistrées attendent qu'une solution soit trouvée à leur calvaire qui dure depuis plusieurs mois. Ces familles, qui résidaient dans un quartier périphérique de la ville et dont les habitations ont été endommagées par les intempéries de l'hiver dernier, ont dû squatter pendant de longues semaines les locaux d'un pavillon du siège de l'APC avant d'être casées dans un endroit où les conditions sont déplorables. Elles ne disposent pour seul espace que d'un réduit comprenant la scène et le vide entre cette dernière et l'emplacement des sièges, réparti par des cordelettes et des pans de plastique telles des serres qui ne garantissent ni le repos ni la vie intime des personnes. C'est dans ces sortes de “baraques” qui ressemblent à des igloos qu'elles préparent leurs repas et dorment la nuit, le plus souvent à tour de rôle. Elles se plaignent d'une telle situation de promiscuité qui ne préserve ni le repos ni la vie de famille. Et comment peut-on parler d'intimité dès lors que près d'une cinquantaine de personnes sont obligées de se soulager dans une toilette unique qui, par-dessus tout, est investie par une colonie de rats. On rapportera que la prolifération des rats est devenue telle que des cas de morsure sont enregistrés dont le plus récent est la blessure d'un enfant après avoir reçu deux canines dans le cuir chevelu. Insalubrité, manque d'hygiène, importantes différences de température faute de plafond de la construction, manque d'espace, sont autant de facteurs responsables de l'apparition de pathologies dues aux allergies, aux maladies cardiovasculaires, etc. Elément indispensable, l'eau n'est distribuée qu'à travers un robinet qui ne suffit pas aux besoins des familles même si l'eau distribuée est jugée de mauvais goût et contenant des vers. Des risques liés aux incendies du fait de l'utilisation des bonbonnes de gaz butane, à l'absence de revêtement des murs, aux infiltrations de l'eau de pluie, sont des menaces qui sont toujours craintes par les familles. Ces conditions de vie précaire n'ont pas manqué d'influer sur le rendement scolaire des enfants qui n'arrivent plus à obtenir de bons résultats parce que ne parvenant plus à se concentrer pour réviser leurs cours. Comptant toujours sur les promesses qui leur ont été faites par les autorités, ces familles attendent qu'il soit mis fin à leur calvaire qu'elles endurent depuis des mois. Elles semblent manifester la volonté d'aller dans un autre endroit même si on leur offrirait provisoirement des tentes en attendant la distribution des logements. M. EL BEY