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Les sinistrés oubliés
Commune de Tizi Ouzou
Publié dans El Watan le 18 - 05 - 2009

Ils subissent toujours des conditions de vie lamentables. Des sinistrés du séisme du 21 mai 2003 demeurent sans prise en charge de la part des pouvoirs publics qui se jettent, selon eux, la balle sur le cas de ces « oubliés » du temps.
A Tizi Ouzou, le calvaire de ces familles entassées dans des centres où le minimum de conditions élémentaires pour une vie descente fait défaut. Ils se sentent marginalisés et victimes d'injustice, « c'est la misère qu'on vit depuis bientôt six ans dans cet endroit dépourvu de toutes les commodités. On est à 12 personnes dans ce taudis de quelques mètres », nous dira une vieille de 79 ans qui habite avec ses petits enfants. Même topo chez les autres ménages éparpillés au niveau de l'ancien parc de l'Eniem, à la sortie-est de la ville. Toilettes et douches collectives pour toutes ces 22 familles qui attendent désespérément un geste des autorités pour leur éventuel relogement. D'ailleurs, sur les lieux, plusieurs sinistrés ont même refusé de nous parler pour la simple raison qu'ils sont, semble-t-il, hostiles à l'administration.
Nous avons même failli être chassés par ces sinistrés, si nous n'avions pas décliné notre profession car, tout le monde, à l'intérieur du centre, croyait qu'on était des représentants de l'administration. Cette lassitude est lisible dans tous les regards. « Personne ne nous dit rien, aucun responsable ne nous rend plus visite », lancent-ils, dépités. « On n'acceptera personne qui vient pour relever le constat des faits, mais qui part toujours en l'air. L'administration nous a toujours promis de procéder au dénouement de notre situation, mais rien n'a été fait », déplore un citoyen, la quarantaine, père de famille, employé à l'APC. « J'ai fait un tas de dossiers auprès des services concernés, mais rien n'a été réglé. Tout le monde est au courant de notre situation, même le président de la République. Les agents de l'APC viennent fréquemment pour nous recenser, mais aucune mesure concrète n'est prise à ce jour », a-t-il ajouté.
Les torrents de reproches et de colère s'abattent. Là où nous passons, les mêmes paroles amères sont ressassées. « Heureusement qu'il y a encore de l'eau », lâche cette mère de famille rencontrée dans le même camp. Elle nous désigne sa petite fille en train de jouer dans un coin, en disant : « C'est là qu'elle passe la journée, à l'intérieur de la tente, c'est infernal », dit-elle.
Six années de calvaire
Le jour de notre passage, dans ce site, nous avons trouvé une handicapée, adolescence, assise au seuil du camp, comme pour donner l'image de la misère qui prend sérieusement forme dans cet endroit invivable. Les eaux usées sont partout. L'odeur nauséabonde des ordures ménagères rendent les lieux insupportables. Et pour cause, des décharges sauvages sont çà et là à l'intérieur de l'enceinte du centre. Le risque de maladies à transmission hydrique n'est pas à écarter d'autant plus que, surtout en périodes de chaleur, les moustiques et autres insectes trouvent leur terrain de prédilection dans cet espace.
Par ailleurs, 16 autres familles continuent de subir la même galère dans des tentes de fortune érigées à la piscine olympique, à l'est de la ville de Tizi Ouzou. « L'APC nous a ramené ici, en 2003, mais elle nous a oublié. Au début, quand l'Etat donnait de l'argent, le site était géré par l'UGTA, mais maintenant puisqu'il n'y a rien à manger, personne ne vient ici. Il y a eu magouille sur nos dos », accuse un quinquagénaire qui relève que les sinistrés de ce camp font face à des problèmes de tout genre. L'insécurité surtout la nuit. Les maladies notamment en été. Il n'y a ni douches ni toilettes. Les enfants sont carrément traumatisés sans aucune assistance psychologique.
« Toujours, je me sens différent de mes camarades de classe. Car, eux, ils passent la nuit dans des appartements, mais moi à l'intérieur de cette tente. D'ailleurs, des fois, j'ai honte d'aller à l'école », nous dira un enfant de huit ans. En nous désignant sa tente délabrée, une mère de famille, veuve, raconte : « Vous voyez notre situation. Lors des intempéries, c'est insupportable. Les eaux pluviales déversent en grande quantité à l'intérieur de la tente. Souvent, on alerte les éléments de la Protection civile pour nous venir en aide. Cela sans parler des autres déboires. Les risques d'électrocution sont également omniprésents dans ce site. Les rats et les moustiques ne quittent pas ma tente. Nous n'avons pas cessé d'alerter l'APC de Tizi Ouzou, la daïra, ainsi que les services de la wilaya et même l'APW. Hélas, nous endurons toujours les mêmes conditions. »
Le site n'est plus accueillant et, de jour en jour, l'insalubrité et l'inconfort aggravent la situation des sinistrés qui continuent à broyer du noir. Il y a même des malades chroniques qui subissent de multiples souffrances étant donné leur état de santé. En somme, les sinistrés, partagent un quotidien indécent, où l'insécurité, l'absence d'hygiène sont venus s'ajouter à d'autres ingrédients de la misère. « Le ministre de la Jeunesse et des Sports est venu plusieurs fois à Tizi Ouzou, mais ils l'ont détourné pour ne pas voir des sinistrés à côté de la piscine olympique. Je vous dis une chose : les faux sinistrés ont eu des logements, alors que les vrais sont toujours là dans des tentes misérables », déplorent ces pauvres citoyens. Enfin, notons que 12 autres familles, des sinistrés du séisme du 21 mai 2003, sont toujours dans l'expectative, dans l'ex-Souk El Fellah de Tizi Ouzou. Leur relogement n'est pas apparemment pour demain. Ils attendent encore et encore puisque rien ne profile à l'horizon concernant une éventuelle solution à leur calvaire.


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