Des commissions mixtes ont commencé à travailleur sur le dossier depuis une année, avec la participation d'experts nationaux et internationaux venus de France, du Canada et de Grande-Bretagne. Boubekeur Benbouzid et Rachid Harraoubia, respectivement ministres de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur, ont présidé hier à Ben Aknoun une réunion tendant à faire le point sur les préparatifs du projet relatif à la mise en place de classes d'excellence dans certains lycées du pays et les modalités d'admission aux écoles supérieures. Si le projet n'est pas encore totalement prêt, vu que certains aspects, notamment logistique, n'ont pas été finalisés, les deux membres du gouvernement se disent décidés à mettre les bouchées doubles pour permettre l'ouverture des premières classes pilote préparatoires aux écoles supérieures dès la prochaine rentrée scolaire. Premier jalon du projet cher à Boubekeur Benbouzid et visant à créer des lycées d'excellence, ces classes préparatoires, qui seront installées dans des établissements du secondaire déjà recensés et au nombre de 6 dans un premier temps, permettront, selon le ministre de l'Education, de “préparer l'élite dont le pays a besoin”. Mais, pour donner une chance de réussite à ce projet ambitieux, une collaboration entre les deux départements ministériels a été décisive. D'ailleurs, on prévoit dans ce même cadre de réformer les grandes écoles du pays, y compris dans les programmes d'enseignement, afin de les rendre plus performantes. Le ministre de l'Enseignement supérieur a d'ailleurs affirmé que ce sera là “un nouveau départ” pour ces écoles dépendant de son département. Les commissions mixtes, regroupant les représentants des deux ministères, ont commencé, d'après M. Harraoubia, à travailleur sur le dossier depuis une année, avec la participation d'experts nationaux et internationaux venus de France, du Canada et de Grande-Bretagne. Cet effort a permis d'élaborer les programmes pédagogiques pour les classes préparatoires, mais aussi pour les écoles supérieures. Le projet des lycées d'excellence sera rendu possible grâce à une contribution technique et financière des Français qui devront débloquer un budget de l'ordre de 3 millions d'euros. Mais, il apparaît, à l'issue de la réunion d'hier, que le volet infrastructures n'a pas encore été finalisé. Ce qui a contraint hier les deux ministres à annoncer la mise en place d'une commission mixte qui se déplacera très rapidement dans les 6 lycées pour inventorier les équipements existants et recenser les manques afin d'y remédier. Si la création de classes d'excellence suppose de réunir toutes les conditions à même d'assurer la réussite d'un tel projet, comme l'hébergement, la restauration et les accompagnements pédagogiques des étudiants, il faut dire que certains établissements sélectionnés ne sont pas dotés des commodités en question. Des travaux seront donc nécessaires pour adapter l'infrastructure. Dans la capitale, trois lycées ont été choisis pour abriter ces classes d'excellence. Il s'agit des établissements Amara-Rachid de Ben Aknoun, Boulkim d'Hussein-Dey et le nouveau lycée de Souidanïa. Trois autres établissements, situés à Constantine, Tlemcen et Annaba, ouvriront des classes similaires. D'après le ministre de l'Education, l'encadrement pédagogique de ces classes d'excellence sera assuré par un personnel mixte, algérien et étranger. Une sélection sera nécessaire pour choisir les enseignants algériens qui auront le privilège de participer à la formation des étudiants, tout en bénéficiant eux aussi d'une formation et d'un statut particulier. La durée de la formation sera de deux années dans les classes préparatoires et trois dans les grandes écoles. L'autre point qui n'a pas encore été tranché dans ce projet concerne les critères d'accès à ces classes préparatoires. Certes, des pistes ont été évoquées lors de la réunion d'hier, mais les deux parties ont préféré confier la mission à une autre commission mixte qui devrait terminer son travail fin mars prochain. Toutefois, le ministre de l'Education nationale a tenté de rassurer quant à ce volet sensible du dossier. “Ce ne sont pas des écoles destinées aux riches ou aux gens bien placés. Tout le monde sera logé à la même enseigne. Celui qui passera, il ne le fera que grâce à l'effort et pas autrement”, souligne-t-il. Arezki Saïdani, directeur de la coopération et des échanges internationaux au ministère de l'Enseignement supérieur, a indiqué hier qu'une réforme de 11 écoles supérieures algériennes sera menée. Elle englobe, notamment une refondation des programmes d'enseignement et de la relation entre ces établissements et l'environnement des entreprises économiques. Hamid Saïdani