La volonté des Etats-Unis à aider les pays maghrébins à lutter efficacement contre le terrorisme d'Al-Qaïda et plus particulièrement l'Algérie, à neutraliser définitivement l'ex-GSPC est loin d'être une nouveauté. Ceci d'autant moins qu'elle a toujours constitué le fil rouge de la détermination des Américains à relancer une coopération multiforme avec notre pays. Ce qui peut amener à considérer avec une certaine réserve les récentes déclarations d'un général américain qui plaident en ce sens, quand il ne s'agit pas d'inscrire les propos récurrents de hauts responsables du Pentagone sur cette question dans le strict registre de la profession de foi. À moins de nourrir encore certaines craintes déjà exprimées en Algérie, liées aux motifs non avoués de l'Africom et qui voudraient que l'Oncle Sam cherche à explorer d'autres sentiers pour se remettre en selle sur l'idée largement controversée de bases américaines pour contrecarrer le terrorisme dans la région. Faut-il souligner à ce propos que les hauts responsables américains n'ont toujours pas donné ou si peu, les prolongements concrets aux programmes et mesures qu'ils avaient envisagés en matière de coopération avec les pays du Maghreb dans la lutte contre le terrorisme. Une coopération que n'a eu de cesse de solliciter en vain l'Etat algérien. Reste donc à dire que vraisemblablement la divergence de point de vue entre Algériens et Américains sur la forme que doit prendre cette coopération et la manière avec laquelle elle doit être menée a constitué un sérieux handicap à sa concrétisation. Au vu de son expérience en matière de lutte contre le terrorisme, l'Algérie est désignée comme un partenaire incontournable des Américains. Et il se trouve que de par cette expérience, notre pays est en droit d'exprimer des besoins précis qui ne s'accorderaient pas nécessairement avec les programmes et mesures, préconisés par les Etats-Unis en matière d'aide aux pays maghrébins dans la lutte contre le terrorisme international. N'est-ce pas que Américains et Algériens ont d'abord besoin d'accorder leurs violons avant d'entrer dans le vif du sujet de la coopération dans la lutte contre le terrorisme ? Zahir Benmostepha