Selon les experts, ces groupes actifs constituent le principal péril pour la stabilité des pays africains et l'Algérie en particulier. Le représentant de la police internationale est formel : les groupes islamiques armés, le GSPC du sinistre Hassan Hattab, ainsi que la nébuleuse d'Al-Qaïda d'Oussama Ben Laden constituent toujours des menaces à la stabilité des pays notamment africains et particulièrement à l'Algérie. Dans son intervention, hier, à la réunion africaine sur le terrorisme et le crime organisé, initiée par la DGSN, le directeur exécutif d'Interpol, Déridere Willy, n'a pas manqué de mettre en garde contre les menaces des GIA, GSPC et le groupe Al-Qaïda d'Oussama Ben Laden. “Les groupes fondamentalistes sont très actifs et si aucune mesure n'est prise, ils constituent toujours des menaces”, a-t-il estimé. Dans ce contexte, il a indiqué que ces groupes utilisent des associations caritatives pour leur financement, tout comme ils reçoivent des financements extérieurs. D'autant que l'Afrique reste un continent fragile, a-t-il rappelé. C'est pourquoi a-t-il jugé nécessaire une coopération entre les pays pour une lutte efficace contre le terrorisme. Sur un autre plan, il a rappelé que le rôle d'Interpol est d'aider les pays membres, en les assistant en matière de données notamment, pour identifier les groupes terroristes. Un groupe de travail a été installé en 2002, pour la collecte d'informations et leur analyse, pour ensuite les soumettre aux pays membres afin de les aider dans les enquêtes. Parmi les objectifs assignés, la dislocation des organisations terroristes et l'identification des connexions entre les crimes organisés et les terroristes. Toutefois, Déridere Willy a estimé nécessaire l'engagement des autorités des pays membres pour l'application des résolutions. Pour sa part, le directeur de la police judiciaire de la DGSN a mis l'accent sur la nécessité de l'organisation d'une réponse internationale concertée et coordonnée. À ses yeux, cette lutte doit intégrer “la disqualification de tout mouvement politique qui recourt à la violence” et la mise en place des mécanismes de lutte. Il a également jugé opportun de s'interroger sur “l'origine” du terrorisme. Cependant, pour le représentant de la DGSN, le terrorisme, au regard de son caractère transnational, nécessite une action rapide. “Il faut agir rapidement” avec, cependant, cette précision : “Il n'y a pas de solution miracle pour lutter contre le terrorisme. La place de l'homme est capitale”, a-t-il estimé. De son côté, Ali Tounsi a indiqué que “la détermination des gouvernants à lutter efficacement par des méthodes tant préventives que répressives se concrétise en Algérie par une mobilisation sans précédent de la société civile qui devient, de plus en plus, grâce à la police de proximité mise par la Sûreté nationale, la base de la lutte contre le terrorisme et même contre le crime organisé qui commence à poindre”. Par ailleurs, le SG adjoint du Conseil des ministres arabes a affirmé que “les Arabes sont plus conscients, aujourd'hui, de la menace du terrorisme”. Il a mis en relief la coopération qui existe déjà entre certains pays. Entre autres objectifs assignés à la rencontre d'hier, figure notamment la question de la législation. Il est également envisagé la création d'un bureau sous-régional de lutte contre le terrorisme dans l'un des Etats arabes. Il est à noter, enfin, que 10 pays non africains assistent à cette rencontre. Les travaux se déroulent à huis clos. Ils dureront deux jours. K. K.