L'encouragement, par le gouvernement, de l'usage des génériques a fait reculer l'évolution des dépenses de l'Etat en matière de médicaments à 7,6%, selon le ministre de la Communication. “Les remboursements des médicaments ont atteint, en 2007, un record jamais égalé”, a révélé, hier, lors de sa conférence de presse hebdomadaire, le ministre de la Communication, Abderrachid Boukerzaza. Il a indiqué que la Caisse nationale de la sécurité sociale (Cnas) a dû rembourser à ses assurés, l'année écoulée, l'équivalent de 64,5 milliards de dinars, alors que sa facture était estimée à 50,5 milliards de dinars en 2005. En deux ans, les frais médicaux remboursés ont donc augmenté de 14 milliards de dinars. À croire que la politique de remboursement sur la base des prix de référence et l'encouragement d'un large usage de génériques n'a pas abouti aux résultats escomptés. Selon le membre du gouvernement, 35% des médicaments, vendus sur le marché national, sont des génériques. Pourtant, les médecins continuent à privilégier, dans leurs prescriptions, les molécules principales. Le ministre de la Communication a quand même positivé la stratégie du gouvernement en affirmant que l'usage des génériques et la pratique du prix de référence ont fait tomber l'évolution des dépenses de l'Etat en matière de médicament à 7,6% alors qu'elle plafonnait à 30% en 2003. Il a ajouté que même les prix de 100 princeps ont baissé considérablement. C'est d'ailleurs une tendance internationale, les laboratoires décident souvent de réduire le prix de leurs médicaments princeps afin d'inciter les praticiens de la santé à continuer à les mettre sur leurs ordonnances au lieu de prescrire les génériques, ayant les mêmes qualités que les molécules originales, mais sont beaucoup moins chers. M. Abderrachid Boukerzaza a informé que le Conseil de gouvernement, réuni dans la matinée d'hier, a adopté un arrêté relatif à l'élargissement de la nomenclature des médicaments remboursables par la Caisse nationale de la sécurité sociale de 116 à 295 dénominations communes internationales. Dans le lot figurent 34 médicaments nouvellement introduits sur le marché national, dont certains sont utilisés dans le traitement des maladies chroniques comme le diabète. Il a été question aussi de rallonger la liste des médicaments remboursés sur la base du prix de référence. “L'objectif est de réduire davantage la facture du médicament et de favoriser un plus grand accès aux soins”, a expliqué le membre de l'équipe de Abdelaziz Belkhadem. Le Conseil de gouvernement a, par ailleurs, approuvé des amendements apportés aux textes régissant la passation de marchés publics. Les modifications sont circonscrites dans des conditions imposées aux soumissionnaires nationaux et étrangers pour la réalisation de projets financés par le Trésor public. À ce titre, il leur est désormais exigé de respecter la législation de travail en vigueur en Algérie, de protéger l'environnement, de recruter une main-d'œuvre locale. Le gouvernement a endossé aussi un avant-projet de loi portant orientation agricole, présenté par le ministre de l'Agriculture. Cet avant-projet consacre la concession comme “mode exclusif d'exploitation des terres du domaine privé de l'Etat” ; la subordination de tout “déclassement de terre agricole ou à vocation agricole à l'adoption d'un texte de nature législative” ; l'obligation de contracter une police d'assurance contre les risques catastrophes naturelles… Le Conseil de gouvernement a écouté aussi un exposé sur le projet d'une méga-salle de spectacle et le bilan de “Alger, capitale de la culture arabe”, qui a consommé un budget de 7 milliards de dinars. Souhila H.