Le comité de suivi de la campagne régionale “Egalité sans réserve” entre les femmes et les hommes va adresser, dans les prochains jours, un appel aux Etats arabes, à l'occasion de la mise en œuvre du mécanisme d'examen périodique universel, qui entre dans le cadre des travaux de la 7e session du Comité des droits de l'Homme des Nations unies, qui se tiennent actuellement à Genève. Cet événement constitue, en effet, une opportunité pour les membres du comité, qui comptent interpeller les dirigeants de ces pays, en vue de les ramener à lever leurs réserves à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (Cedef). Il représente, en outre, une occasion pour insuffler un nouveau souffle à la campagne pour les droits des femmes dans les pays arabes. Une campagne qui, à l'initiative de la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) et de l'Association démocratique des femmes du Maroc (ADFM), a été lancée en juin 2006 par de nombreuses organisations non gouvernementales (ONG) internationales, régionales et nationales, des droits des femmes et des droits humains, dont la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (LADDH), le Rassemblement algérien des femmes démocrates (Rafd), le Collectif 95 Maghreb Egalité, la FIDH et le Réseau euroméditerranéen des droits de l'Homme. Dans leur “appel de Rabat” de 2006, consacré à “l'égalité sans réserve”, les représentants et représentantes de ces ONG avaient constaté que le monde arabe, “vaste région aux potentialités humaines et économiques”, enregistre “les inégalités et les écarts les plus importants” entre les deux sexes. Ils avaient, également, noté que cette même région, pourtant marquée par “une histoire et une civilisation ancestrales ayant contribué à l'élaboration des valeurs universelles”, maintient “des discriminations et des violations les plus criantes des droits humains des femmes”. Dans leur appel destiné aux gouvernements, mais aussi à “toutes les forces de progrès dans la région et dans le monde”, ils avaient alors annoncé le double objectif assigné à leur campagne, à savoir la levée des réserves émises par les 18 Etats arabes (sur 21) ayant ratifié la Cedef et la ratification du Protocole facultatif de la Cedef, afin de lutter contre “les violations individuelles et collectives des droits des femmes et les violences à leur égard”. Deux années après le lancement de la campagne, la situation dans le monde arabe n'a pas beaucoup évolué pour ces ONG, qui relèvent aujourd'hui que les pays arabes sont toujours placés “parmi les pays les moins avancés”, en matière d'égalité entre les hommes et les femmes. Pour preuve, les organisations révèlent que “les lois régulant les relations familiales représentent aujourd'hui, dans l'écrasante majorité des pays de la région, un mécanisme d'exclusion et de discrimination envers les femmes”. Sans oublier les “impacts négatifs” des législations qui sont “renforcés par d'autres textes de loi”. D'où l'autre revendication relative à “l'harmonisation des législations nationales” avec les dispositions de la Cedef, dans les domaines des “droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels”. H. Ameyar