Contestant la proposition des responsables du groupe Sontracov dont ils dépendent, consistant à ne leur octroyer que 5% du montant de la vente de l'unité Mag Sahel de Corso (ex-Enafroid), au profit d'une entreprise privée, les travailleurs de cette entreprise sont depuis avant-hier dans un mouvement de grève illimité pour réclamer les 10% de la quote-part prévue par l'instruction du ministère de la Participation et de la Promotion des investissements datée du 20 mars 2007 et référencée n°367/SG/DAST/07, affirment-ils. Ce document dont une copie est en notre possession stipule expressément que “la quote-part de 10% est représentée par des actions sans droit de vote ni de représentation au conseil d'administration”, de l'entreprise éligible à la privatisation. Les protestataires ajoutent que la loi parle “d'actions cédées à titre gracieux” et non “d'indemnités” comme cela leur a été signifié par les responsables du groupe, précisent-ils. Les travailleurs s'interrogent sur “l'opacité totale dans laquelle s'est déroulée la cession de leur entreprise”. Ils affirment que leur syndicat n'a été informé qu'une fois l'unité cédée, ajoutant qu'aucun document officiel ne leur a été remis au sujet des 5%. “Tout doit se décider par un accord sinon à quoi servent les conventions”, martèle un responsable de l'UGTA de Boumerdès qui indique que “l'exemple de Mag Sahel est un précédent grave et risque de freiner le processus de privatisation” car, dit-il, aucune entreprise éligible à la privatisation n'accorde moins de 10% à ses employés depuis l'entrée en vigueur en août 2001 de la loi 01-04. De son côté, l'union UGTA de Boumerdès juge cette décision “illégale, abusive et contre-productive pour la politique économique du pays”. De son côté, l'union de wilaya UGTA a interpellé les fédérations du tourisme et du commerce pour leur demander d'“user de leur autorité quant à l'application de la réglementation pour obtenir la quote-part des 10%”. Même l'inspection du Travail, saisie sur cette affaire, a statué sur le droit absolu incontesté des travailleurs de l'unité Mag Sahel de Corso de bénéficier de la quote-part annoncée par l'Etat et qui est valable pour toutes les entreprises publiques éligibles au processus de privatisation. Les travailleurs, qui réclament l'envoi d'une commission ministérielle pour s'enquérir de plus près de cette situation, se disent “outrés” par le fait que d'autres travailleurs appartenant à d'autres entreprises soumises au même processus de privatisation (citant en exemple la briqueterie de Corso) aient bénéficié de leurs 10% et que “nous, nous en soyons privés !” dénoncent-ils avec vigueur. Par ailleurs, les syndicalistes affirment “avoir adressé par le biais d'un huissier de justice plusieurs lettres pour des éclaircissements et des réunions sur ce problème mais les responsables ont refusé de recevoir le courrier”. De leur côté, les responsables du groupe jugent “illégal” le mouvement de débrayage déclenché par les travailleurs et envisagent d'envoyer une commission sur le terrain pour s'enquérir de la situation. M. T.