L'Autriche mène d'intenses efforts diplomatiques et policiers pour libérer ses deux ressortissants enlevés au Maghreb par Al-Qaïda, dont l'ultimatum pour la libération de militants détenus en Algérie et en Tunisie devait expirer hier à minuit. Un émissaire autrichien, l'ancien ambassadeur Anton Prohaska, est arrivé samedi pour “une mission d'information” à Bamako, pays où les ravisseurs et leurs deux otages (Andrea Kloiber, 44 ans, et Wolfgang Ebner, 51 ans) ont été localisés, à 150 km de Kidal (Nord), selon des informations concordantes. La chef de la diplomatie autrichienne Ursula Plassnik a annoncé hier dans un communiqué que M. Prohaska “a rencontré le président malien Amadou Toumani Touré pour l'informer personnellement sur l'affaire”, soulignant que les autorités autrichiennes n'avaient “pas d'indications précises pour le moment sur l'endroit où se trouvent actuellement les deux Autrichiens dans la région”. Les ravisseurs “sont en contact via plusieurs canaux avec le gouvernement autrichien”, ont indiqué dimanche des sources locales dans le nord du Mali où les membres d'Al-Qaïda au Maghreb et leurs captifs sont recherchés par les autorités maliennes. Le chef de la police antiterroriste de la région de Salzbourg (Autriche), d'où sont originaires les otages, Burkhard Vouk, avait signalé dès le 14 mars que des “contacts avaient été établis”. Si l'Autriche, notamment avec l'aide de services secrets occidentaux, en particulier le service d'espionnage français (DGSE), dont le concours a été ordonné par le président Nicolas Sarkozy, s'efforce de nouer des contacts avec les ravisseurs, elle se refuse à toute négociation : le chancelier Alfred Gusenbauer a exigé “la libération immédiate et sans condition de ces otages”, soulignant que “l'Autriche ne négocie pas avec des terroristes”. Le couple a été enlevé le 22 février, alors qu'il se trouvait en Tunisie et, le 13 mars, la branche d'Al-Qaïda au Maghreb a lancé un ultimatum aux autorités autrichiennes soulignant que “l'Autriche est responsable de la vie des deux otages si les revendications n'étaient pas satisfaites”. Outre la libération de militants emprisonnés en Algérie et en Tunisie, le versement d'une rançon, dont le montant n'a pas été dévoilé, figure également parmi les revendications des ravisseurs, indiquait-on de source proche de l'état-major de crise constitué à Vienne. “Les ravisseurs ne sont pas contre le paiement d'une rançon”, ont indiqué hier des sources locales dans le nord du Mali. Synthèse Agence