Le problème du financement demeure le principal obstacle qui entrave le développement du secteur de la petite et moyenne entreprises (PME) en Algérie. » C'est le constat fait par Mustapha Benbada, ministre de la Petite et Moyenne entreprises et de l'Artisanat, samedi, à l'occasion de son passage au forum de la télévision. Le ministre ne manquera pas de mettre en cause les banques dans les retards qu'accusent beaucoup d'entreprises dans le lancement de leurs projets. « Beaucoup de demandes de crédit soumises par les PME aux banques ont été rejetées en raison de l'insuffisance de garanties ou des risques élevés liés aux projets à financer », a expliqué M. Benbada. Selon lui, les banques publiques et privées devraient « assumer leur rôle dans le développement » à travers la révision à la hausse des crédits alloués aux investissements. Il faut dire que le développement de la garantie financière au profit des PME reste faible malgré la création du Fonds de garantie aux crédits des PME/PMI (FGAR). En 2007, seules 261 entreprises ont pu bénéficier de l'accompagnement financier de fonds, pour un montant de 6,9 milliards de dinars. De son côté, la Caisse de garantie des crédits à l'investissement n'a réceptionné, durant le même exercice que « 204 dossiers, dont une trentaine ont été approuvés et une centaine qui sont à l'étude », a précisé le ministre. Afin de diversifier les sources de financement destinées aux PME, le premier responsable en charge du secteur a indiqué qu'une proposition a été soumise récemment au gouvernement portant sur « la création de fonds d'investissement et l'encouragement de la création d'entreprises à capitaux de risques ». Il a également rappelé l'allocation par certaines banques publiques de crédits à l'investissement, à l'instar de la Banque nationale d'Algérie (BNA) qui a consacré en 2008 une enveloppe de près de 70 milliards de dinars sous forme de crédits au profit des PME. Sur le registre des naissances et des mortalités des PME, le ministre fera savoir que l'année 2007 a enregistré la création de 24 000 entreprises privées et plus de 10 000 nouvelles activités artisanales. Le nombre total des PME privées en activité est ainsi passé à 293 946 unités et celui des activités artisanales à 116 347. En revanche, 3176 entreprises ont été rayées du registre du commerce. Concernant le programme de réhabilitation des PME, M. Benbada a indiqué que plus de 100 entreprises ont bénéficié de ce programme durant l'exercice 2007, dont 40 ont été diagnostiquées et une soixantaine en phase de traitement, alors que 160 autres entreprises ont émis le souhait de bénéficier de ce programme qui concernait dans un premier temps le secteur industriel avant d'être élargi aux entreprises de services.