À El Tarf, l'absence d'une véritable stratégie de lutte contre la paupérisation a fait que celle-ci a gagné, ces dernières années, beaucoup de terrain. Pourtant, la wilaya ne manque pas d'atouts pour éradiquer ce fléau qui lui donne une image hideuse. Dans certaines agglomérations, le phénomène a pris des proportions plus ou moins alarmantes. Notre tournée à travers les différentes cités de la wilaya d'El Tarf nous a permis de nous enquérir de la situation lamentable qui y prévaut : de nombreux mendiants, hommes, femmes et enfants, installés dans différents endroits, font la manche. Un phénomène qui ne cesse de prendre de l'ampleur. Ainsi, pour des raisons diverses, notamment le chômage, la dégradation du pouvoir d'achat, les problèmes familiaux, la mendicité est de plus en plus pratiquée au vu et au su de tout le monde. Des attardés mentaux déambulent tranquillement dans les rues, agressant verbalement, et parfois physiquement, les passants, en particulier les écoliers et les femmes. Ainsi, la présence de ces laissés-pour-compte donne l'image de cités clochardisées. Cette frange de personnes représente l'aspect apparent du déséquilibre social que vit la majorité écrasante des citoyens de cette cité. Mendiants et SdF squattent depuis si longtemps les trottoirs des agglomérations qu'ils ont fini par se confondre avec le décor habituel de ces cités. Ainsi, les SDF sont devenus, par la force des choses, les locataires d'une rue particulière qui leur offre un refuge précaire, loin des dangers de tous les instants. Les arcades au niveau du chef-lieu de wilaya est leur lieu privilégié. À El Kala, les sans-abri choisissent généralement la gare routière ou les constructions inhabitées. Dès la tombée de la nuit, le chef-lieu, El Kala, Dréan ou Besbès changent de décor et leurs rues deviennent le royaume de tous les délinquants, les mendiants, etc. Il existe des endroits bien connus. Des quartiers qui font souvent l'objet de descentes de police. Ces gens n'ont comme literie que les cartons, dorment d'un seul œil et sont prêts à riposter contre toute agression. Cette situation intolérable nécessite une solution adéquate, et les services concernés doivent mettre un terme à ce mal qui n'en finit pas de ronger la société. Tahar Boudjemaâ