La situation des droits de l'Homme au Sahara occidental, marquée par la répression exercée par les forces d'occupation marocaines, à l'égard des populations et particulièrement les militants des droits de l'Homme, suscite des réactions en chaîne à travers le monde. Ainsi, plus d'une centaine de personnalités, dont des députés britanniques, membres du Parlement européen, d'anciens ambassadeurs des États-Unis et des ONG, a exhorté le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies, Ban Ki-moon, à «la création d'un mécanisme onusien pour la protection des droits de l'Homme au Sahara occidental», regrettant l'absence des recommandations dans le rapport de M. Ban Ki-moon au Conseil de sécurité, rapporte l'agence de presse sahraouie, SPS. Aussi les signataires ont-ils invité le Conseil de sécurité à remédier à cette situation lors de sa réunion consacrée à l'examen du rapport, la semaine prochaine. Le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS) a appelé, de son côté, hier, à la mise en place urgente de ce mécanisme onusien.Déplorant que la Mission des Nations unies au Sahara occidental (Minurso) soit «la seule mission onusienne qui ne soit pas dotée de composante chargée de surveiller la situation des droits de l'Homme», les signataires rappellent la situation des 56 prisonniers politiques sahraouis des droits de l'Homme qui se trouvent derrière les barreaux dans dix prisons marocaines, dont 36 mènent une grève illimitée de la faim depuis plus de 3 semaines. Les défenseurs des droits humains au Sahara occidental «sont victimes, de façon régulière de détention arbitraire, de violence sexuelle, de torture et de disparition». Les signataires ont aussi dénoncé l'opposition de la France, membre permanent du Conseil de sécurité, à inclure la surveillance des droits humains au Sahara occidental et son soutien au Maroc dans ce domaine. Par ailleurs, en Espagne, sept ONG de défense des droits de l'Homme ont, pour la première fois dans l'histoire du pays, déposé une plainte administrative pour dénoncer la vente d'armes par le gouvernement espagnol au Maroc, un pays qui «viole systématiquement les droits de l'Homme de la population civile sahraouie». La plainte, qui exige du gouvernement socialiste de Zapatero de «respecter la loi», de se conformer aux conventions internationales et de cesser de vendre de l'armement au Maroc, a été enregistrée vendredi dernier au ministère de l'Industrie, du Tourisme et du Commerce, l'instance chargée d'autoriser, de s'opposer ou de révoquer les autorisations déjà accordées pour des exportations de l'armement espagnol. A. R.