Après deux jours d'affrontements particulièrement violents ayant causé un mort et plusieurs blessés, c'est le retour à un calme relativement perceptible. C'est grâce aux louables efforts de toutes les parties, des autorités locales, et à leur tête le wali qui n'a pas quitté Berriane lors de ces évènements, des notables des deux communautés, des sages de la région et des imams qui avaient lancé des appels d'apaisement dans toutes les mosquées de la ville que le calme est revenu. En nous rendant aujourd'hui sur les lieux des affrontements, nous avons pu mesurer de visu l'ampleur des dégâts, et donc de la violence ainsi déversée. Veillant au grain, les forces de l'ordre sont toujours là, disséminées à travers les parties sensibles de la ville, même si elles se font beaucoup plus discrètes que la veille. Dans un point de presse au siège de la daïra de Berriane, M. Yahia Fehim, wali de Ghardaïa, assure que “grâce à toutes les bonnes volontés, que je remercie au passage pour le haut degré de responsabilité que tout le monde a assumé, que le retour au calme a été possible. L'Etat a le devoir de protéger les biens et les personnes. C'est ce que nous avons assumé avec responsabilité”. Ajoutant que “concernant les destructions occasionnées tant aux commerces qu'aux demeures des citoyens, une commission d'évaluation sera chargée de les recenser pour entamer les procédures de dédommagement soit avec les assurances, soit par la voie d'un autre fonds qui sera à déterminer”. En ce qui concerne le nombre d'arrestations opérées, le wali affirme que “au moment où je vous parle, et afin de pas envenimer la situation, aucune arrestation n'a été opérée. Ce qui ne signifie pas, bien sûr, que les responsables ne seront pas poursuivis. Bien au contraire, conformément à la loi, une enquête est ouverte pour déterminer les causes de ces affrontements, et les parties qui sont derrière. Elles seront démasquées et présentées à la justice pour répondre de leur ignoble acte”. Nous avons alors pris attache avec M. Omarouyoub Ahmed, P/APC de Berriane, entouré de ses adjoints des deux communautés, qui nous ont tous confirmé le besoin absolu de l'installation d'une unité de la Sûreté nationale à Berriane, localité située sur la route nationale 1, dépourvue de structures adéquates et suffisantes pour la sécurité d'une population de plus de 35 000 âmes. Ils réclament aussi des structures sportives intégrées pour la jeunesse de cette ville pleine d'énergie, qui a besoin d'être canalisée positivement. Ils espèrent que les plus hautes autorités prennent en considération leurs légitimes et rationnelles revendications afin que plus jamais ce genre d'évènements sanglants ne se reproduise. L. KACHEMAD