“Nous ne venons pas chercher la concurrence. Nous cherchons une synergie des collaborations”, se défend M. Sidi-Saïd qui ne manque pas d'exulter devant ce “ralliement” d'une frange importante de la société. Le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd, et le ministre de l'Enseignement supérieur, Rachid Harraoubia, ont présidé, hier, la cérémonie d'ouverture de la conférence constitutive nationale du Syndicat national des enseignants universitaires (Sneu). Les initiateurs du nouveau syndicat, qui sera bien évidemment affilié à la centrale syndicale, semblent décidés à ratisser large parmi la corporation des enseignants du supérieur, comme le démontre déjà la mobilisation remarquée lors de cette rencontre qui s'est déroulée à l'université de Bouzaréah. C'est donc un sérieux concurrent pour le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) qui arrive sur la scène sous l'impulsion sans doute de l'UGTA, mais aussi des autorités. Tous deux ont quelque chose à gagner, en effet, à trouver un moyen de contrecarrer le syndicat autonome devenu une force mobilisatrice qui agace les officiels. D'ailleurs, le patron de l'UGTA et le ministre de l'Enseignement supérieur ont tenté tout au long de leur intervention, hier, de se défendre par rapport à cette arrière-pensée qui accompagne la naissance de ce nouveau syndicat. “Nous ne venons pas chercher la concurrence. Nous cherchons une synergie des collaborations”, martèle M. Sidi-Saïd qui ne manque pas d'exulter devant ce “ralliement” d'une frange importante de la société. Cependant, certainement dans le but de se rattraper de ses dernières déclarations à l'endroit des syndicats autonomes, le chef de l'UGTA tient cette fois-ci un discours conciliant, du moins en apparence, à l'égard du Cnes. “Nous sommes pour une représentativité syndicale plurielle. Nous n'avons aucune animosité à l'égard des autres organisations syndicales. Un paysage syndical riche est une richesse pour toute la société”, estime-t-il, justifiant le besoin de la création d'un syndicat fort d'enseignants universitaires par “le déficit qu'il y a entre l'organisation (l'UGTA, ndlr) et l'université”. Selon lui, “il s'agit de redonner aux universitaires les moyens de s'épanouir et de prodiguer un enseignement de qualité, mais aussi de permettre le retour de l'université dans l'espace économique et social”. L'orateur s'appuie, également, sur les changements que connaît le mouvement syndical mondial pour défendre l'idée d'un regroupement des organisations. “En raison des changements politiques, économiques et autres au niveau mondial, le mouvement syndical mondial cherche une unification des rangs dans la diversité pour impulser une dynamique collective”, indique-t-il. Lui emboîtant le pas, le secrétaire national à l'organique au sein de l'UGTA, M. Salah Djenouhat, a affirmé que “c'est à la demande des enseignants eux-mêmes” que cette initiative de création d'un syndicat affilié à l'UGTA a été lancée. Sur ce plan, le ministre de l'Enseignement supérieur ne déroge pas à la règle puisque lui aussi s'est déclaré ravi de la naissance de ce syndicat à qui il a promis de trouver “toutes les facilités” dans les universités et les établissements dépendant de son secteur. Mais il fait vite de se ressaisir pour ajouter que “tous les syndicats ont trouvé toutes les facilitations au ministère” de l'Enseignement supérieur. H. Saïdani